Il faut toujours se méfier de l'eau qui dors.

Le train s'arrête enfin, je regarde par la fenêtre et songe à cette nouvelle vie qui commençait devant moi, comme le début d'un film. Je me lève, prend mon sac et descend, tout le monde s'agite entre et sors en vitesse du wagon, on se bouscule ou on se marche dessus. Le monde est différent de d'habitude, les habits et les visages ne me disent rien. Je marche sur le quai de la gare les yeux balayant l'horizon, tout semble si différent, aucun immeuble ni grosse voitures, seulement des arbres, des milliers d'arbres. Je regarde le train, il est bien loin de ressembler au TGV que j'ai pris au départ, il ressemble à une vieille locomotive des années 50. Je descends, avec le cliquetis agaçant des roulettes de ma valise sur les marches en pierres, un peu inquiète. Je sors de la gare et m'assois sur un banc le temps de réfléchir à un endroit dans le quel je pourrais passer la nuit. Le soleil m'éblouit ce qui m'empêche de me concentrer comme il faut et de pouvoir repérer les bonnes adresses. Je regarde dans la pochette avant de ma valise le peu d'argent que j'ai réussis à prendre durant ma fuite.*45$67ct mouais maigre butin*. Je me lève et glisse dans les rues de la vieille ville avec toujours derrière moi le cliquetis rythmé et infatigable des roulettes de ma valise sur les pavés. Il ya des arbres partout, de l'herbe, des fleurs, des buissons, et même une fontaine sur la place centrale, c'est magnifique. Les ruelles sont larges, un peu sombre mais à ma grande surprise très propre, il n'y a aucune ordure ou rat qui trainent par terre. Les maisons sont en pierres apparentes avec de jolis volets en bois faits main ornés de jolies fleurs dans les coins. Les fenêtres sont en réalités de splendides vitraux avec des carrés de toutes les couleurs ce qui doit être fort agréable vu de l'intérieur lorsque le soleil les caresse de sa douce lumière. On se croirait presque au Moyen-âge avec une gare du tout début du XXe siècle. D'ailleurs, quand je me retourne pour la regarder, la gare n'est plus là, seule une grande forêt verdoyante se dresse là, majestueuse et imposante. Je sens l'inquiétude monter en moi. Au loin j'aperçois un luxueux château blanc avec de grandes tourelles surmontées de chapiteaux bleus émeraude. Il me semble voir de grandes lumières et entendre une musique festive. Je décide donc dallez voir, plus je me rapproche et plus la musique est forte, tout semble redevenir de mon temps. Les maisons tout... je me rapproche d'une boite je rentre cinq minutes mais ne peut tenir plus longtemps, étouffée par l'odeur de cigarette. Je ressors, marche dans la ruelle, soudain des pas pressants derrière moi j'accélère, mon cœur aussi... Je tourne à gauche, cul de sac, je me retourne tremblante, un homme dans l'ombre un pieu à la main, pointé vers moi, j'ouvre la bouche pour hurler mais aucun son ne sort quand soudain...


Je me réveille en sueur le cœur battant à toute allure, j'ai encore fait ce rêve, un peu plus loin cette fois mais toujours le même. La respiration haletante par une nuit noire, un sommeil sans rêves, voilà ce que je veux.. Je tournais doucement sur moi-même dans l’obscurité, essayant de reprendre mon souffle. Je fermais les yeux, il fallait que je me rendorme, absolument… Il faut que je me rendorme…il faut que…dodo.

Un filet de lumière traversait la pièce depuis déjà deux bonnes heures. Je m’étirais doucement, je n’ai pas rêvé en cette seconde partie nuit, du moins je ne m’en rappel strictement pas et c’est tant mieux. Je poussais doucement la couette de sur moi et m’aventura dans l’obscurité complète en prenant soin de bien m’éclater le doigt de pied contre l’angle de la porte des toilettes restée ouverte. Je me retins de pousser un cri déchirant . Il ya des jours ou je me déteste à un point inimaginable. Je pris ma douche le plus lentement possible,laissant l'eau chaude couler sur ma peau. Laissant les minutes défiler je ne songeais à rien, laissant mon esprit dans le néant total.

Je sortis de la douche, attrapa une serviette que j'enroulais autours de moi et alla dans ma chambre où je pris un maillot de bain et une robe légère que j'enfilais sans mal. Je sortis de la
Je sortis calmement de chez moi me dirigeant vers les cascade. Si j'y allait à pied c'est bien parce que justement elle n'était vraiment pas loin du tout. Certain ne connaissent même pas ce lieu ou ne s'en préoccupent pas, allez savoir pourquoi, peut être parce qu'ils n'y a pas d'aménagement humains et que la nature prend ses droits sur ce qui lui appartient. C’est la que je me trouvais, m'asseyant sur ma serviette, contemplant les ondulations de l'eau et les doux reflets dorés qu’exerçait le soleil sur cette dernière. Les cheveux légèrement flottant dans le vent j'étais bien, complètement ailleurs, dans une autre réalité. A chaque fois que je venais ici c'était dans ce genre d"état que j'étais. Je venais toujours ici lorsque quelque chose me tracassait... et là il y avait de quoi. Le fait que ma relation avec Damon soit purement physique à le don de m'énerver au plus au point. La seule décision que je pouvais prendre face à ça c'est l'éloignement, pas que ça me fasse plaisir, loin de là, mais c'est une façon de lui montrer que je veux encore plus que ça.

La journée s'annonçait malgré ça plutôt bien il fallait le dire. Hmm cette journée est calme... beaucoup trop même et c'est ce qui m'inquiétais un peu. Il fallait le dire, je suis une incorrigible à ce sujet. Rien ne peut être totalement blanc il faut toujours qu'il y ai quelque chose qui se passe sinon ma vie serait bien trop monotone.

J’étais bien, le soleil caressant ma peau privilège que nous seuls possédons. Les yeux fermés, je commençais à oublier tous les tracas que j’avais pus avoir jusque là. Je faisais le vide total dans mon esprit et je dis avouer que ça me fait le plus grand bien. Je ne pensais à rien, dénuée de toute réflexion j’écoutais le ruissellement de l’eau sur les rochers, le gazouillement des oiseaux virevoltant dans les airs, le bruissement des feuilles mortes sur le sol foulé par une biche. Sans doute l’animal le plus gracieux du monde en comptant tous les félins qui me fascinent d’autant plus. Je laissais mon esprit vagabonder lorsqu’un gros nuage se plaça devant le soleil, me donnant un frisson. J’ouvris un œil et le gros nuage en question c’était Damon. Bon Dieu mais qu’est ce qu’il fichait là lui. Je fais tout pour ne pas le croiser et Monsieur se pointe alors que je décide de décompresser… Super. Malgré ça au fond de moi j’étais heureuse de le voir même si je gardais un visage impartial.

Il semblait complètement furax et tendu, un seul coup d’œil sur son visage surplombé de ses Ray Ban et je le devinais sans problème. Frustré de plus m’avoir à ses côtés pendant ses nuits ? Je ne pense pas non plus être la seule, il a Malicia donc bon… Sa voix était pleine de rage mais un seul regard à travers ses verres fumé à suffit, semble t’il, à le calmer.

« Alors toi je vais te………..Je n'arrive même pas à me fâcher contre toi, tu es bien trop belle! »

«Là tu me caches le soleil. Merci. »

Il haussa les épaules en soupirant et s’installa à mes côtés, comme à son habitude de grand prince, sans demander mon avis, mais ça, j’y étais habituée depuis longtemps. Au bout de trois mille ans de cohabitation on s’y fait. J’essayais tant bien que mal de ne pas prêter attention à lui, farfouillant dans mon sac en sortant une paire de lunettes de soleil Louis Vuitton que je m’empressais de mettre avant de me rallonger. Il se tourna sur le ventre me fixant me demandant clairement si je cherchais à l’éviter.

« Je ne pense pas t’avoir dis que tu étais le bien venue…. Non je ne cherche pas à t’éviter…. » Je sentis sa main se glisser sur mon ventre ce qui me fit instantanément frissonner, me laissant la chaire de poule ostensiblement visible, je glissais ma main sur la sienne doucement, comme je l’avais tant de fois fait, avec délicatesse, seulement je la repoussais d’un coup « Je ne veux tout simplement plus te voir du tout, c’est différent » Je faisait ça malgré moi, car ma tête me disait de me laisser aller, mai mon cœur me rétorquait qu’il fallait absolument qu’il sache toute la vérité même si pour ça il fallait que je passe par le rejet de ses gestes tendres. Moment d’autant plus douloureux puisque tout nos souvenirs communs me revenaient en mémoire.

Je ne le regardais pas, du moins j’essayais, la colère m’empêchant de d’être comme j’étais d’habitude. J’ai essayé de m’habituer à son absence, mais les sentiments sont bels et bien là et, je ne peux pas lutter contre ça. Le voir ici, à mes côtés, me frôlant comme lui seul sait le faire, ça a le dont de mettre mes sens sans dessus dessous.

« Pourquoi tu es venue ? Malicia ne te suffis pas ? »

Je n’étais pas au courant qu’elle aussi c’était éloignée, à vrai dire je ne savais plus trop rien depuis que j’ai décidé de prendre de la distance. Je me redressais, sans un mot, posa mes lunettes sur mon sac et décida d’aller me baigner un peu, comme si cela pouvait laver mes sentiments… tsss. Je plongeais laissant l’eau glisser sur moi. A vrai dire j’espérais qu’il n’allait pas me suivre et à la fois si, je suis assez partagée mais on ne peut jamais vraiment savoir ce qu’il se passe dans sa tête. C’est un peu fuis moi je te suis, suis moi je te fuis… Malgré toute ma bonne volonté je ne peux éradiquer mes sentiments pour lui. Et pourtant il m’énerve au plus haut point… je voudrais tellement plus de sa part, la relation purement physique à évoluée de mon côté et cela ne me suffit plus. C’est mon cœur qui lui hurle de m’aimer, de me donner ma chance… La balle est dans son camp.

Il était hors de lui mais semblait toute fois se contenir, chose des plus étonnantes lui qui ne recule jamais devant une bonne occasion d’assouvir sa colère. Allez savoir ce qui le retient, il sait que je suis entrain de lui filer entre les doigts pourtant. Son visage se crispa de nouveau lors que je lui dis que je ne voulais plus du tout le voir. Il s’attendait peut être à ce que je me confonde en millions d’excuses et retombe vite dans ses bras, non pas que je n’en meurs pas d’envie, non, juste que lorsque je commence quelque chose je vais jusqu’au bout. Il faut qu’il découvre par lui-même que j’ai besoin de plus, que je ne suis pas seulement une distraction sexuelle. Je pouvais paraître blessante, voir même méchante mais c’est mon seul et unique moyen de l’amener à comprendre ce que je veux vraiment. Il ne cherchait même pas à lever la main sur moi, là aussi je ne sais pas ce qui le retiens, le fait que je sois pratiquement dénudée peut être. Rien qu’à cette possible réponse les souvenirs que nous avions en communs me revinrent tout de suite en tête, on en avait vécue des choses ensemble tant dans l’obscure que dans le plaisir, bien que les deux soient associés évidemment. A ces pensées je me retenais de sourire, c’est vrai qu’on vivait quelque chose de merveilleux depuis trois mille ans, mais au fil du temps j’ai appris à éprouver plus que de l’attirance pour Damon.


Pourquoi je ne souhaite plus le voir ? Certes il avait le droit de se pose la question, je n’avais rien dit quand à ma décision de m’éloigner fortement de lui ni sur mes raisons d’ailleurs. Il n’a pas eu l’air d’apprécier le fait que je repousse sa tactique d’approche physique. Il n’y a pas que lui qui peut se montrer méchant, parfois moi aussi j’avais mes humeurs. Quant à ma dernière phrase elle sembla lui faire une sorte d’électrochoc. Bah quoi ? Pas que je sois jalouse mais une femme ne lui suffit pas ? Il a vraiment besoin d’en avoir deux ? La jeune femme doit le satisfaire pleinement je pense. Je m’entendais bien avec Malicia, voir même très bien, depuis notre petite beuverie et notre tentative d’explorer de nouveaux horizons ensembles ainsi que le fait de se côtoyer non-stop depuis trois mille ans avait fait d’elle ma meilleure amie, alors la jalousie non. Enfin je ne pense pas… ça m’étonnerais…

« Attend, tu me fais une crise de jalousie là, je ne rêve pas? »
« Quoi ? Moi ? Jalouse ? Tssss si tu rêves….. »

LE seul point de fuite que j’avais trouvé c’était d’aller me réfugier dans l’eau ne lui laissant pas le temps de répondre. Le bruit de l’eau avait tendance à m’apaiser, à me détendre plus ou moins et là je dois avouer que j’en avais bien besoin. Il se leva et marcha le long de la berge, les mains dans les poches, rien qu’à le voir ainsi je pouvais facilement imaginer qu’à l’intérieur il bouillonnait comme un volcan prêt à entrer en éruption. Mais c’est bien ça les soucis avec les volcans… on ne sait jamais quand ils vont entrer en éruption et on ne sait pas non plus avec quelle force ils vont le faire et ça, c’est dangereux. Au bout d’un petit moment il décida d’ôter ses vêtements et de me rejoindre, et Ô grand miracle, une nouvelle fois sans me demander. A force on en prend l’habitude, quand on a affaire à un prince, même déchu, il faut se plier à ses caprices… quoi que en coupant les ponts avec lui j’allais contre sa volonté, très paradoxal comme discours quand on y pense.

Il entra dans l’eau, se plaçant face à moi, me faisant reculer jusque derrière la cascade, me posant tout contre la paroi lisse et rocheuse. Si on ne prenait pas en compte le fait que je lui fasse la tête, tout cela pourrait sembler très romantique, or, je lui faisais bel et bien la gueule que ça lui plaise ou non, et, à vu d’œil, ça ne lui plaisait absolument pas. Il plongea son regard dans le miens, dans ses yeux si bleu je pouvais lire de la colère mais de la colère totalement contrôlée, comme s’il ne voulait pas l’appliquer sur moi. Il pris un ton bas, lent et calme presque un murmure.

« Toi et Malicia vous êtes deux très belles vampires. Mais j'ai toujours préféré les brunes… Je suis tout sauf idiot Alice, on est jaloux de quelqu'un que si on ressent des sentiments… Tu devrais savoir mieux que personne que j'ai du mal à aimer une vampire ou à aimer tout court et j'aime ma liberté… Mais cela ne fait pas de toi un objet à mes yeux tu sais… »

Ce timbre de voix mêlé à ces paroles et son regard si profond me firent un léger pincement au cœur. Je baissais les yeux un instant vers les ondulations de l’eau dans la quelle je pouvais voir notre reflet. Il posa doucement ses mains sur mes hanches, faisant voyager ses mains sur mon ventre de nouveaux en jouant avec mes élastiques de maillots de bain ce qui eut pour réaction de me faire frissonner de nouveau. Je relevais les yeux vers lui en me mordant discrètement l’intérieur de la lèvre pour tenter de dissimuler le plaisir que je pouvais éprouver de par ce geste. J’inspirais profondément et pris une voix douce et sereine qui pourtant pouvais laisser deviner le pincement au cœur que j’avais eu.

« Je te l’ai dis je ne suis pas jalouse… Je sais très bien que la liberté c’est ce qui est la chose la plus chère à tes yeux et je ne t’en blâmerais pas… » Je m’accordais une petite pause en fermant les yeux et en secouant doucement la tête retirant ses mains de mon corps « Enfin bref, imaginons potentiellement que ça soit le cas, je dis POTENTIELLEMENT, peut être que si j’avai des sentiments pour toi ce serait justement par respect pour toi que je me serais éloignée, tu n'aurais pas besoin d’avoir une gourdasse amoureuse dans tes baskets, même si à l’origine ça n'aurait pas pour ça que je serais partie…Continuons dans le potentiel, d’un côté j'aurais pus avoir l’impression de n’être qu’une distraction sexuelle pour toi-même si l’on avait passé de supers bons moments en dehors de tout ça, j'aurais eu besoin de plus et tu ne peux pas me le donner alors à quoi bon je serais restée comme on dit. Mais tout ça ce n'est que du POTENTIEL»

Je détournais la tête de nouveau en regardant le rivage, du potentiel, mon oeil oui, alors là je vient d'exceller dans la nullité dans le mensonge, on peut me décerner la palme de la plus mauvaise menteuse du millénaire. Il y a des jours ou je ferais mieux de tenir ma langue moi....

Il était resté silencieux et attentif à toutes mes paroles, mais je voyais bien qu’il ne croyais pas un mot de ce que je lui racontais, mais quelle idée m’est passée par la tête pour que j’aille lui raconter une chose pareille. Il fallait que je sois complètement fêlée, en effet je crois que je l’étais un peu… beaucoup ? Il semblait remarquer une chose, que je mentais vraiment très mal en même temps, je n’arrive pas à bien lui mentir ! Il me connaît que bien trop pour savoir si je disais vrais ou non. Il semblait tellement tout savoir sur moi que ça remarque ne tarda pas, son ton moqueur et amusé laissais entrevoir toute l’absurdité de mes propos précédents.

« Oui, Potentiellement… T'en doute ? Bah voila la confiance hein ! »

Il me regarda droit dans les yeux avant de détourner le regard. Les muscles de son corps étaient tendus, montrant son état d’anxiété. Je venais surement de faire une belle boulette, une de plus, encore une fois. Pourquoi tout ce que je touche se brise. On avait vécue des choses terriblement magiques ensemble et non c’est au bout de trois mille ans que je gâche tout. Pourquoi il faut toujours que je l’ouvre moi. Il redressa son regard le plongeant dans le miens. Tout ça ne sentait pas bon, pas bon du tout même, lorsqu’il prenait cet air là c’était loin d’être des paroles positives qui aillaient s’échapper de ses lèvres. Je le connaissais bien moi aussi le petit prince. Son visage restait cependant neutre, froid, distant, comme si ses paroles n’avaient aucun impacte sur sa vie.


« L'amour est la pire chose qui existe sur cette terre! Tu es une des plus belles femmes que je connaisse, et tu me plais je ne te le cache pas. Mais aimer… est un luxe que je me suis interdit il y a bien longtemps., car la seule chose que je pourrais faire, c'est te faire du mal! Mais sache juste que… pour moi une distraction sexuelle, c'est une fille que je prends pour une nuit et que je jette après… Toi et moi, c'est trois mille ans que ça dure! Tu comptes beaucoup plus à mes yeux qu'un simple corps, et ce qui se passe quand on fait l'amour ensemble, ce n’est pas juste physique… »

Il me laissa en plan et tourna les talons se dirigeant vers la rive, j’étais complètement perplexe quant à ses paroles, mon sang n’en fit qu’un tour. Rien. Pas une tentative pour me demander de rester après trois mille ans passés ensemble, juste cette phrase qui résonnait dans ma tête « Alors oui, tu fais mieux de rester loin de moi ». Je restais quelques secondes contre les rochers perdues dans mes pensées avant de réaliser ce qu’il se passait, il allait partir. Au départ je le voulais fort, si fort que ça arrive bel et bien, mais maintenant que je me trouve face à la réalité j’ai le cœur lourd, serré. Je sortis de derrière la cascade complètement trempée avant de l’attraper par le bras et de le retourner face à moi plongeant mon regard dans le siens, je pris une voix calme et posée.

« Si ce n’est pas juste physique… alors c’est quoi au juste ? »

Je ne savais pas trop quoi penser, son discours me semblait complètement contradictoire, aimer c’est quelque chose qu’il se refuse de faire, mais juste après il prétend que ce n’est pas purement physique entre nous… Alors oui, c’est quoi ? Parce que là je me sens complètement perdue et déboussolée. Car au-delà de nos ébats sexuels nous passions d’agréables instants ensemble, les parties de chasses ou nous nous amusions à torturer jusqu’au bout nos victimes et… quoi ? Comment ça ce n’est pas bien de jouer avec la nourriture ? Non mais on ne vous a pas sonné vous ! Bref reprenons… j’en étais ou ? Ah oui, les tortures sans fin de nos proies renforçaient notre complicité plus que jamais. On s’amusait bien, parfois pendant ces moments seuls à seuls nous nous lancions dans de grandes discutions. Nous étions vraiment complices, à vrai dire on se disait tout… enfin presque tout et nous ne pouvions faire autrement que de déceler la moindre faiblesse chez l’autre, la moindre baisse de moral ou quand quelque chose nous chiffonnait. Mais j’avais toute fois réussis, il me semble, à lui cacher les sentiments que j’éprouvais pour lui… jusqu’à aujourd’hui…

Je ne savais vraiment pas comment me sortir de ce mauvais pas, je m’étais enfoncée dans un sable plus que mouvant. Je tentais le tout pour le tout. Je me mis à sourire en éclatant de rire, plus que sérieuse.

« Franchement t’as crus à tous ce que je t’ai dis à l’instant ? Nan ? C’est vrai ? Ah bah je vois que je suis plutôt douée pour la comédie, je devrais peut être me lancée dans une carrière d’actrice non ? Non franchement, je sais bien que t’as pas le temps de t’empêtrer dans des histoires de cœur, c’est pour ça que j’ai voulu te charrier un peu. Je ne suis pas comme toutes ces filles à tomber éperdument amoureuse de toi, en plus, ça fait trois mille ans qu’on cohabite, tu ne crois pas que je te l’aurais dis avant sinon ? Rahlalala . J’ai été convaincante au moins ? »

Je ne sais pas si ça allait marcher, mais je restais impassible au niveau de l’expression de mon visage, laissant juste apparaître la plaisanterie. A voir si ça marche ou non…

Trois mille ans, c’était le temps qu’il avait fallut pour qu’on se découvre, pour qu’on s’apprenne, par cœur. Trois mille ans, d’insouciance, de bonheur, de plaisir, de pêché de chair, de parties de chasses endiablées, de rires, de colères… Rien ne pouvait dans ma vie égaler ce que j’avais vécu durant ces trois millénaires. Tout ce temps passé ensemble et c’est à Raccoon City qu’il faut que je commence à déconner, à tout gâcher. Trois mille ans de pure merveille saccagée en trois petits mots qui effraient. Ces trois petits mots qui font de moi une âme perdue, égarée, et surtout amère. Je m’en voulais d’être tomber dans le piège du jeu de la séduction. Je m’en voulais d’être tombée amoureuse de lui et encore plus de lui avoir dis puisque j’étais bel et bien entrain de le perdre. Et ça je n’arrivais pas à l’admettre. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé de tout lui caché, j’avais réussis à camoufler mes sentiments comme une pro avant ça, alors pourquoi est ce que j’ai craqué en revenant ici, dans le lieu ou tout à commencé entre nous, pour quoi ais-je défaillis ? Je me suis empalée sur les crocs de ce mal si vicieux et terrifiant qu’est l’amour. Ce sentiments qu’avant j’adorais, déclenchant ce feu d’artifice en moi… Le feu d’artifice est toujours là mais maintenant je le hais, d’une force inimaginable. Je le détestais de me faire aimer un homme du quel je sais très bien qu’il n’y aura pas réciprocité. Je lui en veux de m’avoir rendue naïve au point d’avoir tout avoué à cet homme, je lui en veux d’avoir été si faible. Car oui j’ai été faible et naïve pour la seconde fois de ma vie. La première m’avait plutôt bien réussi jusqu’à ce que je mette les voiles et disparaisse sans laisser de traces.

Mais au fond de moi une petite lueur d’espoir continuais de briller, cette lueur résidait dans la seule phrase qui pouvait me laisser sous entendre que sous la cendre se trouvait encore des braises brûlantes pouvant donner vie à un brasier gigantesque. Cette phrase qui faisait battre mon cœur encore plus vite que la normale. Cette phrase je l’adorais et la détestais à la fois, tiraillée entre deux sentiments des plus répugnants et merveilleux.

« Tu comptes beaucoup plus à mes yeux qu'un simple corps, et ce qui se passe quand on fait l'amour ensemble, ce n’est pas juste physique…»

Ma question fut des plus simples mais aussi des plus dures à articuler, à formuler déjà dans ma tête, à lui demander en face, à oser emmettre les sons qui formait cette phrase : C’est quoi alors ? Car oui, du coup je me sentais encore plus perturbée et perdue qu’avant qu’il ne le dise. Il détourna un instant les yeux, comme si la question le dérangeait. La réponse n’en fut pas moi compliquée, du moins pour une personne comme moi éprouvant des sentiments pour une personne comme lui.

« Je ne sais pas… J'aime être avec toi, tu me plais. Alors oui, j'aime ce qu'on fait! Je ne te le cache pas. Mais après, quand on s'allonge l'un contre l'autre, je me sens juste bien! J'ai l'impression de vivre aux yeux de quelqu'un, d'être plus que ce prince déchu que je suis en réalité… Toi et Malicia vous ne m'avez pas laissé tombé, quoique j'ai put faire! Et ça, ça a bien plus de valeur que toutes les nuits que l'on peut passer au lit, ça donne à ces nuits une autre dimension.»

J’ai eu envie d’hurler comme quoi pour le moment, pour l’instant présent qu’il se passait, je ne parle pas en dehors mais juste maintenant, que je m’en foutais de son avis sur Malicia, ce que je voulais c’est qu’il réponde clairement à ma question sans inclure quelqu’un d’autre dans l’histoire même si la demoiselle avait fait, jusque là, partie intégrante de nos vie depuis trois mille ans. Depuis le début de notre discussion il n’arrêtait pas de faire des allusions sur elle, je finissais par imaginer des raisons dues à son refus. La possibilité qu’il ai reçu des avances précédent les miennes de la part de la jeune blonde et qu’il avait accepté, ou alors qu’elle ne lui avait rien dit mais que son cœur pesait plus du côté de la jeune femme dans la balance. Je n’en savais fichtre rien.
Mais non je n’ai rien dis, serrant juste un peu les dents restant le plus neutre possible.

« Tu crois vraiment que je vais te croire? Je ne suis pas stupide tu sais! ….. Le pire dans l'histoire, c'est que je sais que si tu t'éloigne de moi, tu te sentiras beaucoup mieux… Mais j'ai tellement envie d'être égoïste et de te garder pour moi…»

« Tu n’es pas stupide, loin de là mais, si, justement, là, je viens de t’avoir en beauté et… »

Il me fixait, laissant son regard aléatoire aller et venir de haut en bas sur mon corps en se mordant la lèvre, surement à la vue de nos corps presque nus. D’habitudes lorsque nous étions dans des tenues aussi légères que celles-ci, il n’y avait qu’un strict minimum de paroles, rien de plus. Pendant qu’il parlait il posa ses mains sur mes hanches sans trop s’en rendre compte. Lorsqu’il réalisa son geste il s’empressa de les retirer et de s’excuser en me tournant le dos une nouvelle fois. Non je ne voulais pas qu’il parte, ces quelques jours ont déjà été assez durs pour moi-même si c’était de mon propre chef, là je refusais catégoriquement que ça soit lui qui tourne les talons.
Je m’empressais de le rattraper, me mettant en face de lui, prenant ses mains que je posais sur mes hanches comme pour lui dire qu’il ne fallait pas qu’il se prive d’un tel geste. Je ne le repousserais plus, même si au fond je souffrais du fait que son cœur ne sois pas miens. Je fixais ses yeux, m’incrustant en leur fin fond et pris une voix douce et calme, essayant de lutter pour ne pas qu’elle tremble, mon débit étant assez lent pour pouvoir contrer cet effet.

« On reconnaît le bonheur, paraît-il, au bruit qu'il fait quand il s'en va… Ce n’était pas le dernier des imbéciles celui qui a dit ça ! » Je m’interrompis un instant détournant les yeux, inspirant profondément avant de reprendre. « Mon bonheur, je ne veux pas le voir partir, je n’aurais plus qu'une envie, c'est mourir… Mais ça ne se fait pas… » Je me mordis la lèvre un instant hésitant à continuer jusqu’au bout, ne sachant s’il va rire ou non… « Mon cœur ressemble à Tchernobyl et ma vie à Hiroshima, si tu t’en va loin de moi… Pourtant, y'a bien pire que mourir…. Y'a vivre sans toi…»

Je baissais la tête commençant à regretter ce que je venais de dire, retirant mes mains des siennes avant de me reculer de quelques pas, décidément, je ne faisais rien pour arranger les choses en tenant de tels propos.

Je voyais bien dans ses yeux qu’il ne voulait pas me donner de faux espoirs, et c’est là que je e rendais compte que je n’arrêtais pas de dire des bêtises depuis le début. Que je m’enfonçais incroyablement loin dans ce sable mouvant et qu’il n’y aurait aucune branche pour m’en extirper. J’avais été stupide, l’amour avait déjà faillit lui couter la vie alors pourquoi retenter de nouveau sa chance ? Peut être parce qu’il a éliminer ce sentiment de sa vie même si parfois j’ai l’impression d’en apercevoir ne serait-ce qu’une braise sous la cendre, l’espace d’un instant, une petite seconde, furtive… Je me plantais peut être, voir même surement. Surement n’est-ce pas de l’amour mais plutôt de la sympathie que je lis dans ses yeux. Vous savez, quand votre cœur aime il est capable de détourner tous les sentiments de l’être désir pour les avantager à votre sens. C’est peut être ça qui m’arrive en ce moment. C’est aussi alors pour ça que je me suis si promptement éloignée de lui.

Je ne lui serais jamais assez redevable de m’avoir déjà sauvé la vie il y a bien longtemps. Mais je ne le mériterais jamais assez pour l’avoir jusqu’à la fin de l’éternité à es côtés. Il y a des femmes bien plus méritantes que moi j’en suis largement certaine. Mais il avait du voir mon regard s'assombrir lorsqu’ il eu prononcé le nom de Malicia et cela semblait lui avoir fait un pincement au cœur. Ce n’était pas volontaire, loin de là, je ne sais pas pourquoi j’ai eu cette pointe de… jalousie ? Je ne la jalousais cependant en rien. Nous étions comme deux sœurs. Mais alors pourquoi l’avoir envier l’espace d’un instant ? Etais-je vraiment amoureuse au point d’être jalouse de ma meilleure amie ? J’en doute. Je ne pense pas. Je ne sais pas. Lorsque je reposais les mains du jeune homme sur mes hanches, il eut un petit sourire, tout petit certes, mais un sourire, montrant qu’au moins le simple fait que je l'empêche de partir pouvait lui faire ne serait-ce qu’un peu plaisir.

La maladresse ? J’exerçais comme une reine dans cette matière. Championne toute catégorie : paroles, gestes, attitudes, écris, regards… Beaucoup trop douée à mon goût même. D’un geste rapide Damon nous renvoya derrière la cascade, au calme, à l’abri des regards, come si nous n’étions plus que deux et je devais admettre que j’appréciais terriblement cette idée. Ses mains parcouraient doucement mon corps mais sans arrières pensées toute fois. Je continuais mes balbutiement lui ressassant que je rigolais… Et il avait bien vu que je ne rigolais pas malgré tout les efforts que je faisais pour le masquer. Une de ses mains se posa sur ma joue la caressant doucement tandis que mes bras passaient autours de sa nuque. Je me sentais bien, l’espace de quelques secondes, mon regard plongé dans le siens. Oui, l’espace de quelques secondes j’ai finit par oublier où j’étais, le passé, le futur… je ne respirais que pour le présent. Revenant plus ou moins à la réalité je finis par lui articuler les quelques phrases que j’avais sur le cœur, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, j’aurais surement dut me taire une fois de plus mais il fallait que ça sorte, je le sentais au fond de moi, il fallait que je les dise, elles en avaient marre d’être cloitrées depuis trois mille ans au fond de mon cœur, scellé à double tour. Pour la première fois de ma vie, pour la première fois depuis trois mille ans…Mes mots semblaient avoir percé la carapace impénétrable qu'était le visage de marbre de Damon. Non en réalité, sa carapace venait d'exploser en un million de morceaux. Le désarroi, la tristesse, l'impuissance… tous les sentiments du monde se lisaient dans le regard du jeune homme et je devais admettre que je ne m’y attendais pas le moins du monde. La surprise se lis alors immédiatement sur mon visage tandis qu’il baissait le siens. Une de mes mains sur sa nuque glissa contre sa joue, lui redressant ainsi le visage pour que je puisse y plonger mes yeux. Il n’avait absolument pas à avoir peur de montrer ses ressentis avec moi, au bout de trois mille ans on commence par bien se connaître. Même si c’est la première fois que je le vois montrer u signe de faiblesse apparente.

Son visage se referma de nouveau avant que sa main ne glisse jusqu’à mon cœur doucement. Il pris un air des plus sérieux avant de me tenir des propos qui me touchèrent au plus haut point, me surprenant aussi. Aurait-il donc bien des sentiments pour moi ? Pourtant je ne suis pas sûre de pouvoir le mériter malgré mes sentiments qui sont des plus sincères envers lui.

Il eu un léger soupir tandis que mon regard se porta vers nos corps presque nus, sa main effleurant tendrement mon sein, ce qui était bien loin de me laisser de marbre. Mais alors que mes yeux se relevaient vers les siens il finit par prendre mes lèvres avec une passion et une fougue qui n’avaient encore jamais émané de lui. Le baiser était des plus langoureux et des plus sensuels, me donnant toute une série de frissons et de ressentis jamais encore éprouvés. Damon m’aida à placer mes mains sur son torse tandis que l’échange se prolongeait, ne comptant plus les minutes, jamais je n’avais reçu un tel baiser de sa part. Il releva doucement les yeux vers moi après les avoir gardés clos quelques instant, comme pour reprendre ses esprit. Je pris alors une voix proche du murmure et assez lente pour essayer de masquer le rythme cardiaque élevé que j’avais à cet instant.

« Pourquoi voudrais-tu attendre de tuer Lyssandra pour te permettre de m’aimer ? Si… Si tu as des sentiments pour moi… pourquoi y mettre un frein ? Mais… où que tu ailles… peut importe le temps que cela prendra… Je te suivrais… Si tu estimes que je suis digne de toi cela me va amplement… Et je pense… que c’est la première fois que quelqu’un réussira à réparer les dommages d’un cataclysme nucléaire… »

Je prenais doucement sa main droite dans la mienne, tandis que l’autre glissait doucement dans ses cheveux noirs. Je ne m’étais jamais sentie aussi proche de lui qu’à cet instant précis. J’avais attendus trois mille ans, trois mille ans en cachant mes sentiments, les refoulant au plus profond de moi pour ne pas tout gâcher. Et j’espère que je ne suis pas entrain de tout foutre en l’air actuellement, du moins je n’en ai pas le sentiment. Au fond de moi je me dis que j’ai peut être ma place à ses côtés, que moi aussi je peux être quelqu’un d’important à ses yeux, qu’il a le droit de connaître le bonheur et le véritable amour que je pourrais lui porter. Mais d’un autre côté je me dis que je ne le mérite pas, que je n’ai pas la grâce ni la volupté qu’il faut pour être celle qui lui conviendrait.
Je caressais doucement les cheveux de Damon, laissant mon regard glisser lentement du siens jusqu’à son torse sur le quel je déposais un tendre baiser en fermant les yeux.

A cette heure je n’avais qu’une envie, rester sous cette cascade pour l’éternité, j’oubliais tous le monde qui se trouvais autours, j’oubliais tout ce qui avait pus se passer avant d’entrer ici et je ne voulais surtout pas imaginer ce qui allait se passer lorsque nous allions en sortir. Le silence commençait à devenir pensant, les seuls bruits que nous entendions étaient ceux de la chute mais ceux aussi des gazouillis des oiseaux qui se prélassaient par cette magnifique journée ensoleillée. Quelle dommage pour moi qui suis incapable de bronzer, cependant rien ne m’empêche de m’exposer au soleil pour réchauffer ma peau, la ma bague me le permet alors pourquoi m’en priver me direz-vous. J’étais bien, ma peau tout contre celle du prince qui avait réussi à faire battre mon cœur différemment. J’avais tout quitté pour lui, pour le suivre, j’avais tout quitté parce que j’ai confiance en lui, je sais que malgré cette chute il ne peut que se relever, et encore plus puissant qu’avant, il en a les capacités physiques et mentales… Je crois en lui tout simplement. Il prit enfin la parole d’un ton calme et la fin de ses paroles m’atteignirent en pleins cœur, alors oui peut-être avais-je réellement une petite chance d’avoir le droit de vivre « officiellement » à ses cotés. Je continuais de caresser ses cheveux ne voulant pas l’interrompre pendant son discours. De toute manière les mots n’arrivaient pas à venir jusqu’à ma bouche pour exprimer mes ressentis. Je sentais ses mains dériver dans mon dos me sentant encore plus proche de lui cela me donnait le sentiment d’être en total sécurité, comme si rien ne pouvait plus m’arriver lorsqu’il était là.
Il reprit la parole et se dénigra lui-même, mon regard se remplis d’incompréhension et je secouais doucement la tête de aiche à droite en fronçant les sourcils. L’homme qu’il décrivait n’était pas le Damon que moi je connaissais. C’était celui qui n’est qu’en apparence, que la partie visible de l’iceberg. Je posais mes mais sur chacune de ses épaule et le fixa dans les yeux avant de prendre une voix douce et rassurante.

« Tu te demandes comment je peux t’aimer ? Un imbécile dirait Le cœur à ses raisons que la raison ignore, mais, moi j’ai mais raisons que mon cœur approuve totalement. Pendant trois mille ans j’ai appris à connaître un homme qui se voile derrière le masque de l’homme que tu m’a indiqué, en réalité au fin fond de l’homme arrogant, méprisable, capricieux, manipulateur, violent, méchant et sadique, se cache un jeune homme meurtri, tendre, aimant mais qui en réalité est terrifié d’aller de l’avant malgré sa force de caractère immense. Pendant trois mille ans cet homme m’a, certes, fait pleuré, mais il m’a surtout fait rire et fait partager des moments que jamais je n’avais vécues au paravent … Je suis tombée amoureuse au fil des jours de la personnalité qui se trouve au fin fond de toi et non de celle qui fait tomber toutes les minettes dans ton lit et qui fait trembler les vampires comme des mouches… Et non tu n’es pas rien, tu es Damon Salvatore, le Damon Salvatore, ce n’est pas que tu n’es rien, c’est qui tu as oublié qui tu étais. Tu es le futur roi, et personne ne doit te prendre ta place, tu es légitime peut importe ce que les gens pensent ! »

J’avais l’impression de me retrouver dans le Roi Lion, c’est bête à dire mais j’avais cette impression là, la cascade, Simba et Nala qui parlent de la légitimité du trône… J’espère au moins que cette histoire se terminera de la même manière que ce dessin animé. Bien que les comptes de fées ne sont justement faits pour n’être que des comptes de fées.

Sa promesse ne cessait de tourner en boucle dans ma tête « Je te promets que je passerais le reste de l'éternité à réparer les dommages de Tchernobyl et Hiroshima… » Nos corps ne cessaient de se toucher, de se chercher, comme si le besoin tactile était plus présent que n’importe quoi d’autre. Il est vrai que lorsqu’il était présent j’avais besoin de le sentir, ne serait-ce que de le tenir du bout des doigts… Alors lorsque nous étions seuls, seule ma raison pouvait me retenir de le serrer contre moi, de respirer inlassablement son parfum et de m’enivrer de chacune de ses paroles. Si c’était ça être amoureuse, c'est-à-dire complètement soul… je ne me souhaite jamais de dessouler… le réveil serait bien trop brutal et dur à supporter si une déception venait à pointer le bout de son nez. Je ne garantirai pas à ce que la pierre qui orne mon doigt y reste bien longtemps. Il replongea de nouveau ses yeux avant de me dire quelque chose qu’il voulut faire paraître banal mais qui pour moi signifiait beaucoup…

« Depuis que je suis partie… je fais toujours ce même cauchemar…celui que je faisais avant que tu ne sois là… que je ne faisais plus pendant que tu étais là… que je fais alors que tu n’es plus là… C’est dur pour moi aussi, mais je me disais qu’il valait mieux pour toi que je m’éloigne, que tu te concentre pleinement sur ton objectif… Mais en tous les cas je ne te demanderais qu’une chose… tenir ta promesse… Je sais qu’au fond de toi tu dois avoir peur… ta dernière expérience n’a pas été la plus merveilleuse que celle qu’on devrait te souhaiter… Mais tu dois tirer un trait sur elle, je ne suis pas Lyssandra, je ne lui ressemble pas, crois moi, si j’avais été comme elle je ne serais pas resté trois mille ans à tes côtés, je t’aurais tué avant, ou alors je t’aurais directement livré lorsque tu es venu me trouver… Je ne suis pas elle, et d’un coté… j’ai peur de passer après elle, généralement on dit que la jeune femme qui suit une rupture douloureuse c’est juste histoire de faire compresse, une sorte de pansement qu’on se met au cœur pour se rassurer et se sentir aimer jusqu’à trouver la véritable personne que l’on aime… qu’elle est un peu un comble-amour… Et je n’ai pas envie de ce rôle là… Si tu me laisse ma chance, je pourrais te réapprendre à aimer comme il se doit, je ne te forcerais en rien, je te laisserais redécouvrir les joies que peuvent procurer l’ensemble que forme un couple… laisse moi essayer… »

Ma voix vacillait un peu mais je restais sur un ton assez régulier. Moi qui suis habituellement si cruelle je me laisse me dévoiler petit à petit ce qui au fond m’étonne assez. Mes mains glissèrent sur son torse tandis que mes lèvres allèrent se poser délicatement dans son cou pour un baiser des plus tendres, fermant les yeux.

Je plongeais mon regard dans celui du jeune prince. Je buvais chacune de ses paroles, ne décrochant pas un instant de ses mots. Laissant ses mains aller et venir comme bon leur semblaient sur mon corps car après tout j’en mourrais terriblement d’envie. J’espérais au plus profond de mon être qu’il allait pouvoir tenir sa promesse, j’avais passé trois mille ans à attendre, à espérer, alors aujourd’hui, malgré moi, ce besoin de lui se faisait réellement plus pressant. Je ne saurais que trop mal vous expliquer pourquoi d’un coup tout se déclenche en moi. J’ai l’impression de vivre dans une tornade d’émotions et de sentiments, qui ne veut plus s’arrêter de tourner et de tout dévaster sur son passage. Mais je ne voulais pas qu’elle nous détruise, lui et moi, notre relation. Il en est strictement hors de question. Dois-je alors me faire violence et réprimer mes paroles et mes pulsions pour que nous puissions vivre comme nous l’avons toujours fait ? Dois-je taire ces sentiments grandissants pour Damon et cette surprenante jalousie naissante pour Malicia ? Dois-je repartir pour lui permettre d’être enfin heureux, sans moi. Au moins il n’aurait pas à choisir entre une brune ou une blonde. Que dis-je deux brunes et une blonde. Car au fond j’ai comme l’impression qu’il n’a pas totalement guéri de Lyssandra et reste ostensiblement à sa merci. J’ai cette peur qu’elle ne réussisse malgré toute la bonne volonté qu’il met, à le retourner et à le remettre dans sa poche avant de ne le poignarder de nouveau et pour de bon. Mais tout ça, je me dois de le garder pour moi, on me prendrait pour une folle de penser ainsi à un futur si funeste. Le seul mort qui devra figurer en tête d’affiche se devra d’être Lyssandra. Et je ferais tout pour que ce dessin s’accomplisse enfin… quitte à y laisser ma propre existence. Car même Damon le dit, cette vipère n’hésitera pas à me tuer si elle apprend que je suis aussi proche du prince, je ne lui donnerais pas se plaisir, mis à part si je dois céder ma place pour permettre au jeune homme de continuer à vivre et de pouvoir venger ma mort. Si c’est pour sauver sa vie, alors je donnerais volontiers la mienne.

Je sorti alors de mes pensées lorsque ses lèvres glissèrent alors doucement sur la peau de mon cou. Jamais je ne pourrais oublier la forme exacte de ces lèvres si particulière que sont les siennes, elles sont d’une douceur et d’une expérience incroyable. Je glissais alors mes bras dans son dos, le rapprochant ainsi au plus près de moi. J’aimais sentir le contact de sa peau sur la mienne, cela avait pour effet de me faire fondre littéralement et de me faire oublier l’espace d’un instant mes pensées les plus sombres. Damon est réellement le seul qui ait réussi à ce jour ce genre d’exploit. Et généralement lorsque nous commencions comme ça, nous savions tous les deux jusqu’où nous pouvions aller. De plus l’endroit était vraiment des plus originaux et ne faisait qu’accroitre mon désir charnel. Je lâchais ces quelques mots à son oreille d’une voix douce et suave.

« Je l’espère… Tu m’as manquée Damon, vraiment. »

Puis doucement je nous fis glisser lentement dans l’eau, ne laissant ainsi dépasser que nos têtes hors de l’eau, mes mains glissant sur son torse tandis que mes jambes encerclaient sa taille. Je posais mon front contre le sien avant de l’embrasser plus intensément que précédemment, lui faisant alors comprendre tous le sens de mes paroles précédentes. On s'aimait bien, on s'aimait trop, peut-être trop mal mais c'était beau. La souffrance, c'est magnifique ... C'est magnifique quand le mal est passé parce qu'on apprend, parce qu'on comprend, parce qu'on peut se mettre à la place de l'autre.
Il n'est pas aussi confiant qu'il veut bien le montrer, je le sens, il est effrayé, au fond. Cette histoire ne lui plaît pas et son brusque départ lui donne l'envie furieuse de s’en aller… Encore plus loin peut être ? Pour l’instant il est près, si près que je ne le vois pas. Sa colère est tombée, l'inquiétude l'a remplacée. Je suis incapable de ne pas comprendre, de ne pas pardonner. On tient aux miettes que l’on s’abandonne : Nous passons notre vie à nous demander si ce qui nous arrive est important ou pas. Et on comprend toujours trop tard. Cette fois-ci, j’avais compris très vite que je ne voulais pas qu'il parte.

*Je te voulais toi, toi et ta tête de con, ta tête de mec qui me rappelle tous les jours que je ne compte pas pour lui, et qui me dit qu'il m'aime quand même. Je te voulais toi, parce qu'il y a ce trou béant dans ma poitrine certains jours. Mais il y a rien de nous deux, il y a plus rien de ce passé qui maintenant me hante. Comme un fantôme des instants oubliés tu sembles pourtant si présent. J’ai besoin de toi… *


Des paroles qui sans doute jamais ne sortirons, de peur de le mettre mal à l’aise, de trop me montrer, de le faire fuir, de me tourner en ridicule, de nous perdre… Cette impression fiévreuse que mon cœur va transpercer ma poitrine pour enfin prendre la bouffé d’air dont il a besoin, il bat tellement fort que ça m’en fait mal… On est libre quand on a tout perdu. Alors voilà comment commençait ma liberté. Sur une défaite, un manque, un vide, appelle ça comme tu veux peut m’importe à présent.
On a toutes un homme avec qui ce n'est jamais simple, on crie, on se déteste mais au fond c'est la seule personne avec qui on s'entend. Car c’est l’unique personne qui a pu connaître votre passé en partant de A à L… Oui je n’en suis qu’au L de ma vie, du moins c’est ce que je pense après avoir fait quelques calculs… mais tu sais, j’suis si nulle en math que si ça se trouve j’en suis à X ou Y… Mais tu sais quoi ? Je m’en fou… du moment que mon cœur balance contre le siens tout me convient.

Il disait que j’avais peur de la vie, que j’étais paralysée par l’idée de vivre. Que la pensée même de l’amour de deux corps m’emplissait de terreur. Que je papillonnais pour oublier ma détresse. Il disait que j’étais semblable à ces fleurs qui, lorsque la nuit tombe, s’entrouvrent, et qui, le jour à peine levé, se recroquevillent, comme si elles étaient honteuses de se montrer en pleine lumière. Que j’étais une fille de l’ombre. Que la clarté me faisait fuir. La vie me faisait fuir… Voilà ce qu’il disait, et il avait raison. Mais il ne savait pas à quel point on peut souffrir d’avoir été jeté là par hasard, sans amour. Il ne savait pas qu’en réalité mon cœur battait déjà pour celui-là. Celui-là qui n’était autre que lui, déjà.

*Il faut occuper ses mains quand le cœur flanche. C'est le plus sûr moyen de repousser le chagrin. J'avais besoin d'amour, peu importe de qui ça venait, quelles mains me touchaient, j'avais besoin que ça te ressemble, et que ça ait l'air vrai. Alors maintenant, je t'attrape la main, je te la sers, je te cours après, je me cache dans tes cheveux, et je t'aime, oui je t'aime.*


Ça aussi ce sont des paroles qui peut être ne parviendront jamais à ses oreilles et qui pourtant sont tellement représentatif de ce que je ressens … Je sentais ses lèvres parcourir chaque parcelle de ma peau ce qui me faisait frissonner de plus belle. Son souffle chaud glissait le long de mon cou comme pour ne pas me faire oublier qu’il était réel et bien présent, mais ne t’en fais pas, Damon, je ne t’oublierais pas c’est certain ! Je n’ai plus envie de partir loin de toi, plus du tout, cette envie m’est réellement passée, alors serre moi, serre moi fort et jure moi que jamais tu ne me laisseras de côté. Mes baisers se faisaient plus brûlants que jamais encore, je ne tenais plus de retenir cette effervescence en moi, je glissais lentement mes mains sur ses hanches, mes doigts commençant alors à jouer avec l’élastique de son boxer qui lui avait fait office de maillot de bain.

Je n’arrivais vraiment pas à comprendre et à contrôler mes moindres faits et gestes. J’avais l’impression d’être l’un de ces pantins que le marionnettiste agite à sa guise et selon ses bons vouloir. Je ne dis pas là que je n’apprécie guère le moment que je partage avec Damon à ce moment précis mais juste que j’ai l’impression de me trouver dans une situation totalement irréelle. Inconcevable. Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’une telle chose se produit. Ce n’est pas la première fois que nous nous apprêtons à coucher ensemble… Alors pourquoi ce sentiment de nouveauté et de peur m’envahis soudainement ? Je ne comprends rien, je ne comprends vraiment plus rien, je ne me sens plus maitresse de mes émotions. Comment une telle chose peut-elle donc se produire ? J’ai l’impression d’accumuler les fausses notes et étrangement c’est comme si la partition de ces dernière révélait une véritable symphonie. Mozart. Mon cœur s’amusait à jouer du Mozart dans un moment pareil. Folle. Je deviens folle. C’est surement ça je ne vois pas d’autre explication possible à tout ceci… Il est là, il me sert contre lui. Ça faisait si longtemps jeune prince. Ça faisait si longtemps que ton odeur ne m’avait enivrée de la sorte. Je t’en prie, je t’en supplie, fait que cet instant soit éternel car mon cœur ne saurait supporter une séparation aussi courte soit-elle. Seulement il sait bien que ton cœur ne peut appartenir à une seule personne. Brune, blonde ou ancienne brune… Ton choix ne sera pas dur à effectuer. Nous n’avons été que des remplaçantes durant ces trois mille dernières années et pourtant je continue d’espérer que tu ouvres les yeux et que tu ne retournes pas auprès de cette diablesse enchanteresse, que tu délaisse l’ange blond. Instinct égoïste ou juste cœur malade transit d’amour ? Nul ne peut à cet instant te le confirmer. Tu sais, j’avais tout fait pour essayer de t'oublier toi, et ta petit tête d’insolent effronté qui faisait battre mon cœur à la chamade, je me suis même convaincue qu’il était mieux pour moi de chercher à fuir loin de toi, malheureusement je ne pouvais pas effacer notre passer, je ne pouvais pas m’empêcher non plus de me souvenir tous ces fameux moments qui n'avaient appartenu qu'à nous seuls. Rien que nous deux. Nous deux. Nous. Ce Nous que j’avais perdu et que nous sommes en train de retrouver. Le phénix renait toujours de ses cendres parait-il. Serions-nous comme lui Damon ? Encore une question qui restera sans réponse comme la centaine d’autre sur ma liste des incompréhensions liées à ta personne.

Le ruissellement de l’eau sur les rochers nous offrait un son des plus reposants tandis que nos corps grimpaient en adrénaline. En total opposition avec notre milieu une fois de plus. Nous nous efforcions d’avoir une vie normale pour ne pas trop se faire remarquer alors qu’en réalité les vampires sont dans l’incapacité de vivre comme tout le monde même s’ils le désirent très fort. Inspirant profondément pendant que nos corps se rapprochaient un peu plus du nu intégrale je décidais de briser le silence une fois ses dernière paroles prononcées… Je voulais lui dire ce que j’avais pensé quelques secondes auparavant. Au risque de tout gâcher une fois de plus…

« Je te voulais toi, toi et ta tête de con, ta tête de mec qui me rappelle tous les jours que je ne compte pas pour toi, et qui me dit que tu ne m'aime pas comme je le souhaiterais. Je te voulais toi, parce qu'il y a ce trou béant dans ma poitrine certains jours. Mais il y a rien de nous deux, il y a plus rien de ce passé qui maintenant me hante. Comme un fantôme des instants oubliés tu sembles pourtant si présent. J’ai besoin de toi… Il faut occuper ses mains quand le cœur flanche. C'est le plus sûr moyen de repousser le chagrin. J'avais besoin d'amour, peu importe de qui ça venait, quelles mains me touchaient, j'avais besoin que ça te ressemble, et que ça ait l'air vrai. Alors maintenant, je t'attrape la main, je te la sers, je te cours après, je me cache dans le creux de tes bras, et je t'aime, oui je t'aime et cette fois je ne te dirais pas que c’est du bluff, finit le poker je balance mes cartes au tapis. Si tu ne t’es pas rendus compte de tes dernières paroles sache que mon cœur lui les a bien entendues et les retiendra à jamais. Ne lâche pas cette main tendue car sinon jamais elle ne te reviendra et le jour où tu la retrouveras elle sera inanimée et sans vie, bien que déjà mon âme soit vouée au Diable. »

Il avait compris que j’essayais de lui faire comprendre tout ça quelques minutes plus tôt mais il était certain qu’il n’allait pas comprendre. J’espérais ne pas l’effrayer encore plus en tenant de tels propos, nos tête juste à la surface de l’eau je scrutais ses yeux océans qui a chaque fois me transperçaient de toute leur intensité. J’ai peur. Peur que ce ne soit qu’un mirage, un fantôme, une illusion créée par Lyssandra pour ne m’avoir que mieux. Que plus faible encore. Le regret. Je devais bannir ce mot de mon vocabulaire et assumer mes dires et mes actes si je voulais garder le prince à mes côtés. Il aime la franchise et les ronds de jambes lui sont insoutenables… Alors Alice, garde la tête haute, souris, enfin non pas tout de suite, attend de voir les cartes de ton adversaire et… adversaire…. Pourquoi est-ce que je vois toujours tout le monde comme un danger potentiel ? Peut-être parce que Damon nous a appris à nous méfier de tout et de tout le monde… J’en viens même à douter de lui… Folle… Je l’avais bien dit je deviens folle. Je ne le mérite surement pas de douter de lui ainsi. Mais mon cœur ne supporterait pas de le perdre une seconde fois.

Un sentiment de bien-être m’enveloppait totalement alors que nos corps se dénudaient à vue d’œil. Mes mains s'afféraient à descendre doucement le boxer de Damon. Aujourd’hui cela allait être différent je le sentais bien. Non pas parce que c’est notre première fois derrière une cascade, ça non, au contraire, ça n’en n’est que plus excitant d’être découvert ! Non, juste parce qu’il a réussi à prononcer ces trois petits mots magiques, ces sept lettres, ces deux syllabes… Jamais il ne me les avait dites. A Malicia ou Lyssandra peut-être mais à moi jamais. Je me sentais alors toute fragile, presque vulnérable, un oisillon sortant à peine de sa coquille, ces derniers mots résonnaient en écho dans ma tête tandis que je mordillais passionnément son cou. J’arrivais enfin à retirer le dernier bout de tissu du jeune prince, et je sentie alors la chaleur grimper d’un cran en une fraction de seconde. Fiévreuse, oui je me sentais fiévreuse comme je ne l’avais jamais ressentie auparavant. Je laissais glisser mes mains sur son bas ventre pour commencer et les laissa s’aventurer dans les profondeurs jusqu’à entrer en contact avec son membre. Instinctivement un sourire se dessina sur mes lèvres. J’en brûlais d’envie et d’impatience.

Soudain un bruissement dans les feuilles et plusieurs gros bruits de plongeons à la suite. Surprise je sursautai avec un cri léger. Des rires, plusieurs voix, hommes et femmes. Dérangés dans un instant pareil… Qu’ai-je encore fais pour mériter cela. D’après le mouvement de l’eau ils s’approchaient à grande vitesse de la cascade. Je renfilais alors en vitesse le haut de mon maillot de bain, pudique comme je suis-je n’ai nullement envie que qu’un me voit les seins à l’air. Je m’écartais alors un peu de Damon en glissant sur le côté avec une grande déception qui se lisait facilement sur mon visage. Le groupe de jeunes, une quinzaine environ, arriva sous la cascade et se stoppèrent en nous voyant. Certain en riant d’autre juste avec un sourire en coin de lèvre, comme s’ils savaient ce qui se tramait là-dessous depuis un moment. J’avais comme la nette impression que cette intervention n’était pas liée au hasard par je ne sais quel pressentiment. Qui aurait bien pus savoir que nous nous trouvions là et ce que nous allions faire ?

Je regardais le jeune prince déçue, et commença à partir vers les serviettes qui se trouvaient non loin de celles du groupe. L’un d’eux se mit en travers de ma route en souriant.

« Oh mais non, partez pas déjà, promis on se fera discret reprenez où vous en étiez ma jolie. »
« Je ne dirais pas ça si j’étais toi ! »
« Oh aller sois pas rabat joie. Si jolie mais quel caractère ! J’aime ça ! » Le jeune homme m’attrapa par les bras me ramenant à lui s’adressant à Damon « Dis tu me la prête un petit peu, c’est l’affaire d’une heure pas plus ! »

Dit-il le sourire aux lèvres. Ses amis se mirent à rigoler, je levais les yeux au ciel et je sentais comme quelque chose d’anormal avec ce type, il n’avait pas vraiment une force… humaine… Serait-ce l’un de ces fameux contaminés ? Étrangement je ne me sentais pas rassurée car je ne savais pas du tout de quoi ces êtres pouvaient être capables. Pour le moment je préférais n’omettre aucune résistance, je voulais voir comment la situation allait évoluer tandis que l’homme et quatre de ses amis m’entrainaient un peu plus vers le rivage, les autres restants auprès de la cascade pour surveiller la réaction du jeune prince. Savaient-ils qui il était ?