Le temps d'une histoire [PV Monsieur Thunder]

La noirceur avait envahi les rues et moi, j’avançais parmi les ténèbres. Pour une raison qui m’était jusqu’alors inconnue, le boulevard sur lequel je me trouvais était lui-même d’une obscurité épouvantable. Il devait y avoir une mauvaise connexion dans les lampadaires, c’était ma seule explication possible. Cependant, pour moi, ça ne changeait pas grand-chose, puisque je voyais parfaitement dans le noir, comme si on était en plein jour. C’était pourquoi, nous les vampires, étions des créatures redoutables, des êtres sans limites. J’aimais me sentir supérieur à tous ces petits humains qui avaient peur de me croiser ici sur cette rue. Pourtant, je ne faisais pas peur avec mon chandail à manche longue noire et col en v et mon jeans tout à fait normal. Je ressemblais à tout le monde que je croisais. Ils ne pouvaient se douter qu’à chaque instant je pourrais me poster face à eux, les hypnotiser et les vider de leur sang. Mais ils avaient de la chance, ce soir, je n’avais pas faim. Je ne voulais pas chasser… enfin… pour le moment.

Tandis que je tournai le coin d’une rue – il était maintenant minuit, je relevai le regard et vit, au loin, une lumière allumée sur le campus de l’université de Raccoon City. J’ignorais de quelle pièce il s’agissait, mais tout de suite ma curiosité commença à faire frémir mes jambes. Je me demandais qui pouvait bien se trouver- illégalement, bien sur, dans une pièce de l’université à cette heure de la nuit. Mon instinct de chasseur se réveilla. Ma proie m’attendait.

Quelques secondes plus tard, je me retrouvai à l’intérieur de l’école prête à trouver l’origine de la lumière. Je marchais calmement dans les couloirs plongés dans l’obscurité. Peut-être était-ce après tout la personne de l’entretien? Ou une créature comme moi qui se trouvait là? J’allais bientôt le découvrir.

Soudain, plus loin, j’entendis un bruit. Je souris. Je sentais que je me rapprochais encore plus de la pièce en question. Usant de ma super vitesse, je m’approchai rapidement, mais tout à fait silencieusement de l’endroit. Je pus voir alors qu’il s’agissait de la bibliothèque.

- Eh bien… un rat de bibliothèque. Ça risque d’être amusant, murmurais-je, à moi-même.

Je passai les lourdes portes et entrai dans la pièce. J’ouvris alors grand les yeux. C’était gigantesque et des étagères tapissaient l’endroit. Il y avait même plusieurs étages. En fait, je me sentais comme au paradis du savoir. Quand on vit pendant des siècles, les livres sont un moyen de distraction comme un autre.