Rencontre improbable...

Le vampire avait trouvé un tout nouveau jeu passionnant qui consistait en fait à faire croire aux lycans normaux qui ne connaissaient pas encore le visage du grand Damon Salvatore, qu'il était un humain pour qu'ils le traquent et qu'ils aient envie de le dévorer. Et une fois qu'il en avait marre de jouer ou que le lycan commençait à se croire trop balèze, bah le vampire révélait sa véritable nature. Soit il foutait une trempe mémorable au pauvre petit toutou, soit il s'amusait le torturer des heures durant dans le simple but de lui faire regretter les traces de griffes qui lui zébraient le torse. Mais à la fin, tous subissaient le même sort, alors dans un sens, cela revenait au même. Tout dépendait toujours de l'humeur du prince des vampires et généralement, quand il s'agissait de massacrer du lycan, il était de très bonne humeur. Cette nuit là en revanche, il en avait un tout petit peu ras le bol que ces abrutit de chiens sales lui pourrissent ses fringues et les déchirent. Il voulait passer une soirée tranquille, siroter un peu de sang fraîchement cueillit à la gorge d'une charmante jeune femme… Et s'il avait quitté sa somptueuse villa aujourd'hui, vêtu d'une chemise noire et d'un haut de costard de la même couleur. Pour une fois qu'il essayait d'être très élégant, il n'allait pas se tacher de sang de lycan et se faire griffer quand même, ce serait trop dommage. Ce fut avec les mains dans les poches de son jean que le vampire passa la grille d'entrée de sa somptueuse demeure et qu'il prit la direction de la ville. Après de longues minutes de marche, le jeune homme arriva dans le centre ville de Raccoon City. Il voyait tout ces couples qui tentaient de se changer un peu les idées, d'oublier le chaos… Ils allaient se mater un petit film au cinéma ou bien se faire une petite soirée romantique, un dîner aux chandelles dans un des luxueux restaurant. Comme si le fait d'aller claquer des centaines de dollars dans ces lieux chers allaient mettre fin à toutes ces horreurs qui se déroulaient dans la ville… S'ils savaient que des choses pires étaient en train de se préparer, ils se trancheraient tout de suite les veines… ce qui lui ferait un plaisir fou car il aurait du sang à se mettre sous la dent.

Le prince marchait la tête haute, cherchant de ses yeux couleur azur une proie à se mettre sous la dent, une jeune humaine dont la beauté pourrait l'émerveiller au point qu'il ait envie de la goûter de manière plus… mortelle! Il finit par en trouver une, assise seule à la terrasse d'un bar qui semblait-il venait de se faire poser un lapin. Le prince acheta une rose à un marchant et il s'approcha. Elle fut surprise au début mais elle permit au vampire de s'asseoir près d'elle. Ils discutèrent et la belle s'effondra en larmes. Quelques minutes, la jeune femme riait de bon cœur suite aux petites blagues du vampires. Elle semblait tellement soulagée… Ils décidèrent donc d'aller faire un petit tour. Elle avait reservée une chambre au motel de la ville afin d'y finir la nuit avec son homme, trouvant que ce serait plus excitant. Ce fut sur ce lit, alors qu'elle espérait qu'il lui donnerait du plaisir, que le vampire mordit la jeune femme directement dans la jugulaire, la vidant tranquillement de son sang, sentant la vie quitter son petit corps svelte. Une fois morte, Damon remit sa veste et il sortit tranquillement. Il ferma la porte de la chambre et s'apprêta à partir quand il se retrouva nez à nez avec...

Toi!

Mon sang battait avec vigueur mes tempes, m’offrant l’un des maux de tête les plus mémorable de toute mon existence. Peut-être avais-je pris un verre de trop, ce qui expliquait ma position quelque peu délicate. Ou bien deux. Ou alors une bouteille entière. Je ne savais plus, tout se mélangeait entre mes synapses. Noir, blanc, nuit, jour, plaisir, souffrance… Le drap qui glissait sous mon dos nu avait une texture agréable, une sensation qui donnait envie de se laisser aller dans les bras de Morphée, une fois qu’il se serait enfin donné la peine de vous toucher du bout de sa fleur de pavot. Malheureusement, l’inconnu qui s’activait au-dessus de moi ne me laissait pas beaucoup de répit, tentant par tous les moyens de me faire grimper à des strates seulement connues dans le domaine du divin. Un simple humain que j’aurais pu déchiqueter d’un coup de dents, mais ma morale m’en empêcher. Alors j’attendais, ne me donnant pas la peine de lui faire croire que l’instant serait inoubliable à mes yeux. De toute manière, il me semblait qu’il s’en fichait comme d’une guigne. Immobile, je fixai le plafond, me demandant encore comment j’avais pu régler mon compte pour me retrouver ainsi, aussi imbibée d’alcool qu’une éponge tombée dans une mare.

Quand enfin il termina et plongea comme une masse dans le sommeil, je me précipitai hors du lit et couru sous la douche. Debout, sous l’eau bouillante qui ne faisait qu’à peine rosir ma peau, je cherchais à me débarrasser des miasmes laissés par toute la Tequila ingurgitée au cours de la soirée. J’avais commencé par quelques verres du breuvage mêlé à divers soda, jusqu’à ce que ce Viktor décide d’en avoir après mon derrière, et m’invite à boire de nombreux shooters du même liquide. De toute manière déjà bien joyeuse, je m’étais laissée emporter dans son jeu, allant même jusqu’à le suivre dans cette chambre d’hôtel. Fort heureusement, je commençai déjà à décuver, mon organisme éliminant avec bien plus de rapidité tout ce qui lui était agressif qu’à l’origine. Une chose que je maudissais vis-à-vis de ma transformation. Au cours des deux années qui suivirent la disparition de ma mère, l’alcoolisme était venu frapper à ma porte, et me conduisait bien souvent dans des endroits jamais connus auparavant, et qui m’aidaient à oublier la source même de mon existence et de la vengeance qui me tenait tant à cœur. Seulement, cette soirée était celle de trop. Il aurait mieux fallut que je reste tranquillement chez moi, dans mon petit studio miteux, à regarder une série débile à la télévision en attendant de m’endormir comme une loque.

Ressortant sur la pointe des pieds sans ne laisser de mot au plus mauvais coup que je n’avais jamais eu jusqu’à ce jour, je me rendais dans le couloir les cheveux encore dégoulinant d’eau propre. Mes habits renfilés à la va-vite me conféraient vaguement un air de clocharde, avec cette chemise blanche mal boutonnée et à moitié rentrée dans mon slim noir, ma cravate carrément laissée à l’abandon pendouillant de chaque coté de mon cou, seule ma veste en cuir relevait un peu le niveau. Une main posée contre ma joue droite, j’avançai en quête d’un escalier afin de déserter les lieux pour retrouver mon calme habituel. Ou bien aller courir en forêt comme j’avais coutume de faire de temps à autre histoire de dégriser encore plus rapidement, et ôter cette magnifique sensation qu’était celle de mon cerveau tentant de se faire la malle, hors de ma boite crânienne. Je m’arrêtai subitement, coupée dans mon élan par un gus qui venait tout juste de sortir de sa chambre. "Moi." Redressant la tête et prête à insulter l’humain qui avait osé me déranger ainsi, je n’en fis rien. La bouche entrouverte, les yeux à semi-clos, je restai ainsi en tentant de remettre un nom sur ce visage qui ne m’était pas inconnu. "Hep… T’es le type à moto là, nan ?" Un homme avec qui j’avais fait une course urbaine tout à fait imprévue lors d’une nuit un peu agitée. Les souvenirs de la soirée me restaient flous à cause de ma migraine persistante, mais je ne pus m’empêcher de rajouter quelque chose après sur un ton détaché.

"T’es v’nu tirer un coup dans cet hôtel pourrave toi aussi ? Ça change des courses à moto t’m’diras. »"

Damon n'avait pas passé un bon moment ce soir et il s'ennuyait un peu à vrai dire. Il savait que la plupart des gens qui venaient au motel y allaient dans le but de s'envoyer en l'air un bon coup. Les mecs venaient tromper leur femme ici ou bien c'était l'inverse. Et parfois, très souvent même, certains venaient se taper une ou deux putes. Ou alors c'était simplement une nuit de folie qu'ils passaient dans un lit bien chaud avec un ou une parfaite inconnue. Damon aurait bien aimé faire comme toutes ces personnes et essayer de prendre un réel pied mais malheureusement, il ne le pouvait pas. Il était venu là pour tuer et c'était chose faite maintenant alors, il ne lui restait plus qu'à partir. Mais en sortant de cette chambre sordide, le vampire ne pouvait s'empêcher de penser qu'il aurait bien aimé se la faire avant de la tuer. Il finit par se tourner quand il tomba nez à nez avec… Mince, elle s'appelait comment déjà? Rooo, il ne parvenait à se rappeler des jeunes femmes qui traversaient sa vie que quand il les tuait, ce qui ne lui servait plus à rien, ou quand il couchait avec elles afin de pouvoir les tuer après. Il tritura donc chacun de ses petits neurones afin de se remémorer le nom de cette mignonne demoiselle. Il eut un petit sourire en se rappelant cette fameuse course de moto. Elle avait croisé la route du vampire durant une soirée et ils avaient fait une course qui avait été assez… décoiffante! Il avait été très impressionné car elle avait prit pas mal de risques et elle avait finit par gagner la course. Il lui avait donc laissé la vie sauve par simple… respect. Il ne pensait pas qu'elle pouvait se retrouver dans un tel endroit. Il n'avait pas besoin de renifler plus particulièrement la jeune femme pour que ses narines sentent l'odeur d'un mélange d'alcool et de sexe… Cela ne convenait pas à une jeune femme aussi charmante que LEISHA!! Il venait de se rappeler de son prénom ce qui lui fit lâcher un petit sourire. En voyant sa tête, il avait bien l'impression qu'elle était un peu déçue de son coup du soir, et c'était bien dommage après tout parce qu'elle devait sans doute être très douée… mais difficile à satisfaire. En la regardant, le vampire avait cette terrible impression de ne pas avoir à faire à une simple humaine… Elle était quelque peu différent de la jeune femme avec qui il avait fait cette sacré course de moto. Il écouta la jolie brune quand elle prit la parole et il finit par avoir une petite moue. Elle avait le mérite d'être directe ce qui séduisait encore plus le vampire. Il ne se rappelait plus de si elle savait que le prince qui se trouvait devant elle était un vampire ou non… Il commençait à se faire vieux, il n'avait plus une mémoire à toute épreuve. Il regarda légèrement autour de lui histoire de voir si ils étaient seuls ou si tout le monde avait décidé d'arrêter de s'envoyer en l'air de bonne heure. Mais la nuit était encore jeune, la plupart des gens devaient être encore en plein ébat. Encore une preuve que son coup devait être foireux. Et puis, vu la façon dont elle en parlait, cela n'avait pas vraiment du la marquer, bien au contraire. Le vampire haussa doucement les épaules tout en souriant.

Je n'ai pas vraiment eut cette chance à vrai dire, je ne trouvais pas de bon coup à tirer en fait… Les gens de nos jours sont assez médiocres…

Il eut un petit sourire donc tout en s'approchant de la jeune femme. Il s'appuya contre le mur, tout près de la demoiselle. Il n'était pas très grand, mais il la surplombait néanmoins d'une large tête. Son regard vagabonda sur la jeune femme alors qu'il venait tester la poignée de la chambre à coté de laquelle ils se trouvaient. Bien évidemment, elle était fermée à clé mais il n'y avait pas les machin sur la poignée demandant de ne pas déranger, donc la chambre était vide. Il força légèrement, faisant en sorte que la jeune femme ne voit pas qu'il utilisait un quelconque pouvoir. La porte s'ouvrit sur une chambre qui semblait terriblement bien ordonnée. Il ne voulait pas emmener la jeune brune dans la chambre de laquelle il venait de sortir car il ne fallait pas qu'elle voit le cadavre de sa dernière victime. Il regarda donc la chambre et plus précisément le lit, avant de reporter son attention sur la jeune femme. Il n'y avait vraiment que lui pour avoir ce genre d'idées mais en même temps, cela faisait parti de son incroyable charme au fond. Il se mordit doucement la lèvres tout en promenant ses yeux sur la belle Leisha. Il haussa doucement les épaules.

Oui, en général tirer un bon coup c'est mieux qu'une bonne balade en moto… Mais encore faut-il le faire avec une personne qui en vaut la peine… et visiblement tu n'es pas satisfaite de ce que tu as subit cette nuit… Mais je pourrais peut-être t'aider à oublier ce désagréable souvenir…

Il eut un petit sourire tout en venant se rapprocher un tout petit peu plus de la jeune femme avec un regard de défi.

Vu que tu m'as battu à la course de moto, j'ai un profond sentiment de revanche qui me ronge… Et je suis certain que je serais en mesure de te donner un plaisir comme tu n'en as encore jamais connu… Après, on pourrait allé faire un petit tour en bécane…

Bien entendu, il y avait très peu de chances que la jeune femme accepte cette proposition honteuse et déraisonnable, il n'y croyait pas du tout. Il était même persuadé que la demoiselle allait lui mettre une grosse tarte dans la figure. Il ignorait pourquoi il lui avait dit cela mais néanmoins, il continuait de la fixer droit dans les yeux comme, son visage plus neutre que jamais.

La médiocrité des gens vis-à-vis de la chose me fit sourire. Un sourire franc, qui fit naître de minuscules rides sur les cotés de mes yeux plissés, pour revenir à la normale une fois mon état de joie passé. Il n'avait pas franchement tord sur cette question-là, mais je laissais l'alcool comme circonstance atténuante pour l'homme qui avait tenté de me faire grimper les échelons du plaisir en ce début de soirée. Je n'avais strictement rien apprécié, mais je ne l'avais pas du tout aidé non plus, bien trop saoule pour pouvoir esquisser le moindre geste raisonnable. Et je n'étais pas franchement portée sur les galipettes en duo, me concentrant d'avantage sur la recherche de ma mère une fois la nuit tombée. Je progressais bien plus vite sous ma forme lupine, autant pour mon odorat qui me semblait démultiplié que pour ma vitesse accrue. Et grâce à mon pelage noir, je parvenais à passer quasiment inaperçue dans les zones d'ombre. En réalité, je n'avais jamais encore osé me laisser tenter par ce genre d'acte depuis ma transformation. Je craignais de perdre les pédales, et de déchiqueter purement et simplement mon partenaire de lit. S'il suffisait d'une odeur de sang pour mettre la bête tapie à l'intérieur de mon être dans tous ses états, je ne voulais pas savoir ce qu'il en serait une fois perdue dans un oubli total. Mais elle semblait s'être tenue tranquille, tant mieux pour l'ivrogne. Ou bien avait-elle été assommée par un trop fort taux d'alcoolémie, et sa survie n'avait été que le fruit du hasard.

En le regardant s'adosser contre un mur, j'eus dans l'idée d'en faire de même, contre le mur en face de sa modeste personne. Mes yeux ne quittèrent pas les siens, et je me mis à humer instinctivement l'air dans un geste presque imperceptible pour la plupart des humains. Ou au pire, ceux-ci pouvaient penser que j'étais enrhumée et reniflais donc sans la moindre gêne. Mon sourcil droit s'arqua lorsqu'il ouvrit la porte, me demandant tout d'abord où il souhaitait en venir. De toute évidence, ce n'était pas la sienne, puisque j'avais failli le percuter à la sortie d'une autre pièce. Mes yeux vagabondèrent à l'intérieur de la chambrée fraichement ouverte, et constatai qu'elle n'était pas occupée à voir la propreté qui régnait en ces lieux. Rien à voir avec les cadavres de bouteilles gisant ici et là que nous avions ramenés avec mon ex-partenaire de plumard. Je feignis l'innocence quant aux paroles prononcées, comprenant bien évidemment ce qu'il avait derrière la tête. Peut-être avais-je fait vœux de chasteté durant plusieurs mois, mais je ne m'étais pas non plus transformée en une espèce de nonne destinée à passer le restant de ses jours cloitrée dans son triste couvent. "En effet, je crois qu'une nouvelle course me ferait le plus grand bien... Elle te servira de revanche comme ça." Ce n'était pas un contaminé, rien de cet ordre là ne me parvins aux narines lorsque je flairai l'air quelques secondes auparavant. Seulement, une autre odeur venait à les faire frémir, et je n'étais pas tout à fait en état de me mettre le doigt dessus. Il fallait que je m'approche de lui afin de m'en faire une idée bien plus précise.

Mes lèvres se pincèrent par la suite. J'avais feint l'innocence, mais je ne pouvais plus jouer les abruties plus longtemps. Moment de plaisir, et un tour de bécane par la suite. Il comptait vraiment m'embarquer dans cette chambre pour m'aider à dessaouler un peu plus, ou me faire passer le goût du sale quart d'heure dont je venais de m'échapper. Quel gentleman doté d'une grande générosité... "Je n'ai pas pour habitude de coucher avec des inconnus. Je ne me rappelle plus de ton prénom, et ma partie de jambe en l'air n'était qu'une erreur." Les yeux vidés de tout sentiment proprement humain, je le fixai d'un air bien peu aimable. Quelque chose en lui courrait le long de mon échine, et me laissai une drôle de sensation sur le bout de la langue. D'une attitude neutre, je fis un pas en avant, jusqu'à me retrouver quasiment collée à son être. "Mais je serais bien curieuse de savoir ce que tu as fais précédemment avec ta conquête d'une soirée..." Ma voix avait baissé d'une octave, et je pus reprendre discrètement ma fouille olfactive. Je sus rapidement ce qui me dérangeait sur lui. Il puait le sang, l'hémoglobine, et la fraiche en plus de ça. Un petit ricanement s'échappa d'entre mes lèvres, et je sentis mes crocs me démanger. Je voulais l'attaquer, mais quelque chose en moi m'hurlait de fuir sans que je n'en sache la véritable raison. Par pur souhait de survie, je reculai finalement d'un pas, ne le quittant jamais des yeux. "J'ai des trucs à faire." lançai-je, me sentant comme une souris embusquée dans une impasse par un gros vilain matou. "Ce n'est pas une bonne chose d'abuser des bonnes choses comme on dit, hein..." Et de jouer avec le feu d'une manière aussi insolente. Plus les secondes défilaient, et plus je me demandais si cet homme était réellement humain. Quant à connaître sa véritable nature, je n'en avais aucune idée. Je me doutais que d'autres lycanthropes peuplaient nos contrées, mais je n'en avais jamais croisé. Quant à savoir si d'autres races vivaient à nos cotés... C'était le flou total dans mon esprit, et j'espérai seulement en cet instant que mon apprentissage de la vie ne se résoudrait pas par une mort dégoulinante de liquide vital.