Moréa & Scott ▬ « Te voila ... »

Une soirée comme les autres, Moréa avait dormit jusqu'en début d'après-midi, érintée de la nuit qu'elle avait passé. Elle avait été forcée de supprimer une étrange demoiselle hier soir, elle était contaminée et visiblement ne cherchait pas à épargner ses victimes en les torturant le plus possible. D'abord elle leur mangeait les pieds, puis les jambes... les gardait en vie le plus longtemps possible. La sorcière avait été renseignée et avait débarqué avec un autre sorcier dans sa cave alors qu'elle attaquait le foie de sa victime. Il ne restait plus grand chose d'elle, son buste et ses bras, ainsi que sa tête. Ce ne fut pas l'horreur de la scène qui donna un haut le coeur à Moréa... mais le fait qu'elle se soit attaquée à une enfant... Baillonée et ligottée, elle reposait sans vie.
Il n'en fallut pas plus pour qu'explose les deux Anges, la lutte fut sauvage contre l'abominable et ils réussirent avec difficulté à prendre le deçu. Ce fut sans aucune pitié qu'elle ascéna la fatale sentence.

Il avait été dur de rendre le corps inanimé de l'enfant à ses parents. Un crime des plus terribles selon elle. Moréa avait laissé son compagnon après cet évènement, et était rentrée chez elle. Comment trouva-t-elle le sommeil ? Par ce que ses muscles étaient endoloris et qu'elle ne tenait plus debout. Des semaines qu'ils avaient traqués cette femme... le repos fut fort bien accueillit par son corps.

Elle passa le reste de sa journée devant une toile blanche. Elle était assise face à son chevalet, pinceau en main, mais incapable de poser la moindre tâche de couleur sur ce blanc inviolé. Des images sombres et horribles ne cessaient de se succéder dans son esprit, sa main tremblait tant qu'elle abandonna l'idée de peindre pour aujourd'hui.
Elle erra donc dans son appartement, jusqu'à ce qu'une amie la contacte. Elle avait passé une sale journée au boulot et voulait sortir. Elle avait entendu dire que le nouveau barman de la boîte où elle se rendaient d'habitude était à tomber et voulait vérifier ça de ses yeux gourmands. Suppliée au téléphone, Moréa ne out refuser et c'est à reculons qu'elle inspecta sa garde robe. Elle mit plus d'une heure à trouver une tenue décente dans laquelle elle se sentait bien. Une robe bustier bleue-verte, bouffante, dévoilant ses genoux. Elle l'avait accessoirisée d'une veste en cuir noir ceintrée, et de talons haut noirs. Elle n'eut qu'à prendre son sac, laissant ses cheveux lisses détachés, et mettre un poils de maquillage avant de partir. Le taxis l'avait déposée juste devant le parking de la boîte, elle n'eut qu'à faires quelques pas avant de vérifier ses messages sur son portable. Pas de nouvelle de son amie, elle lui envoya donc qu'elle était bien arrivée mais à peine eut-elle pressé le bouton envoyé qu'on lui adressa la parole. Elle releva la tête, rencontrant le regard de son interlocuteur.

Un regard qui la surprit, car elle ne l'avait pas vu depuis des lustres lui semblait-il. Scott Parker, celui qu'elle avait passé tant de temps à surveiller se tenait devant elle, visiblement sortit de prison. Ses yeux noisettes ne quittèrent pas son visage. Surprise elle ne réussit pas à former de mot, la culpabilité commençait à refaire surface, lui semblait si calme ! Elle se mordit la langue, reprenant son souffle et son calme par la même occasion.

"Très longtemps en effet ... J'attends une amie, on a vraiment besoin de se changer les idées ce soir."

La première discussion qu'ils avaient tous les deux, voilà qui sonnait étrange à ses oreilles. Après tant de temps passé dans l'ombre l'un de l'autre, à s'épier et se chercher, tomber dans la réalité d'une simple discussion devenait bizarre.

"Quand à toi ? Que se passe-t-il dans ta vie ?"

Moréa n'était pas le genre de personne que l'on pouvait qualifier de sociable. Mystérieuse, elle cachait bien des secrets derrières ses grandes iris. Tout était un secret pour elle, il ne fallait rien dévoiler: sa condition, ses envies, ses sentiments, ce qui se tramait autour d'elle... Une jeune femme effacée, qui ne voulait surtout pas sortir de la masse, bien que son apparence flatteuse ne passe pas des plus inaperçus. Cependant, elle parlait peu, uniquement lorsque cela s'avérait nécessaire, elle pouvait combattre des heures durant sans formuler un mot ou un cri. Non, elle était bien loin des agressives combattantes à la langue acérée. C'était l'amie des ombres, discrète, même sa respiration n'était que silence. Elle s'était laissée distraire lors de sa filature visiblement, car Scott avait fini par la remarquer, en même temps, ils s'étaient déjà rencontrés avant... une course épique!

La demoiselle se redressa légèrement, se tenant droite devant lui. Il n'avait pas changé au premier regard, même stature, même sourire en coin et la même facilité pour approcher les autres. Seuls ses yeux semblaient s'être voilés. L"expérience de la prison à n'en pas douter songeait-elle.
Un ange aurait pu passer qu'elle serait restée plantée devant lui à le fixer s'il n'avait pas prit la parole. Aussitôt, les mécanismes humains auxquels à s'était pliée s'étaient enclenchés, ses lèvres formulaient ce qu'elle pensait, une discussion naissait.

"Oui... assez terrible."

Elle clos derechef le sujet de sa journée, à cours de mensonges pour le moment, ses yeux si clairs l'empêchait de penser à quelque chose qui puisse tenir la route. Cacher son identité était éreintant.

"Non je suis un peu en avance je dois avouer. Pourtant je la connais ... elle va avoir une demie-heure de retard!"

Ajouta-t-elle d'un ait faussement enjoué. Elle était partie de l'appartement sans vraiment regarder l'heure, finalement pressée de se changer les idées. Ce n'était que lorsqu'elle avait envoyé son texto qu'elle avait réalisé son avance. Tant pis, elle allait trouver un coin où attendre. Une pointe d'angoisse se glissa dans son esprit, être seule ... voulait dire seule avec ses pensées et donc les images d'horreur de la veille. La peau sous le cuir de sa veste frissonna légèrement. Elle en avait pourtant vu des choses affreuses... Mais celle-ci avait sa place parmi les plus effrayantes.

Un sourire radieux fini par se dessiner sur son visage fatigué.

"Tu as retrouvé ton travail? En voilà une bonne nouvelle."

Combien de fois s'était-elle mêlée aux danseurs pour en apprendre d'avantage sur lui, apparaissant comme un mirage à ses yeux. Elle baissa les yeux, jouant de ses longs cils bruns avant de laisser un timide rire s'échapper de ses lèvres rosées.

"Ce qui m'a le plus ennuyé fut ton arrestation il faut le dire. Je n'aime pas que le camp obscure m'arrache mes protégés."

Dit-elle dans une aura de mystère. Elle releva son regard, plus assurée soudainement, sérieuse tout en laissant planer le doute sur ses paroles.

"Je suis peut-être une de tes fans... qui sait ?"

Elle haussa une épaule avec légèreté, la commissure de ses lèvres se retroussant dans un infime sourire en coin. La parking était vide à présent, tous étaient occupés à faire la queue pour rentrée dans la boîte, plus une place n'était à pourvoir pour les voitures. Personne ne faisait attention à eux. Oui, quand il fut arrêté, un sentiment de frustration immense s'était creusé en elle, tant de temps à le surveiller, à rester dans son ombre, puis à se laisser apercevoir pour attiser la curiosité grandissante qu'il avait nourrit pour elle. Première fois qu'elle s'était laissée voir, qu'elle avait risqué de dévoiler son identité, par jeu uniquement. Et c'était à l'apogée de leur course poursuite, au moment où tout allait basculer que le destin avait joué. L'arrestation avait été publique et l'avait emmené loin d'elle sans qu'elle ne puisse rien y faire. Pas un mot n'avait été échangé, seuls les regards avaient parlé. Elle n'avait pas bougé d'un pouce ce jour là, refusant que son corps de manifeste quelconque réaction à ce qui se passait devant ses yeux. Durant des jours, des semaines, elle avait attendu ce moment et on le lui avait refusé. Qui plus est, du jour au lendemain, ses journées étaient devenues libres, elle ne devait plus sortir pour surveiller ses actes. Des heures durant, ,elle avait erré devant ses toiles à la recherche d'une chose à faire. Le temps y avait remédié, mais le sentiment de culpabilité et le vide que tout cela avait occasionné avaient laissés un souvenir marquant dans sa mémoire.
Mais cela, il n'était pas près de le savoir!