Un brin de folie [PV Jenna]

Je courrais, je courrais à en perdre haleine et je ne voulais plus m’arrêter. Rien ne me poursuivait pourtant en arrière de moi. Il n’y avait ni créatures, ni humains malveillants, seulement le silence de la nature. Je voulais sentir le vent dans ma fourrure. Je voulais ne faire qu’un avec cet univers. Je voulais oublier mon humanité et être une louve à part entière.

Dans ma vie d’humaine, je n’avais plus de famille, pas d’amis et encore moins, de petit ami. Tous me fuyaient à cause de mon attitude qui, bien sur, faisait peur. Je tapais dans tout ce qui m’énervait, mais quand j’étais seule, j’étais bien. J’étais comme la fille que j’étais avant; gentille, attentionnée, joyeuse, etc. Je voulais retrouver mon sourire en présence de d’autres personnes, mais malgré mes efforts, je n’en étais pas capable. C’était pour cette raison que j’étais de plus en plus souvent dans la forêt à essayer de fuir cet autre moi qui n’existait presque plus.

Je voulais être louve pour l’éternité de jour comme de nuit, mais hélas, ce n’était pas possible. Je n’avais pas été engendré par le grand roi des lycans ni enfanté par un de ces lycans nobles. Je n’avais qu’été au mauvais endroit au mauvais moment. Un peu déprimant, mais grâce à ce lycan, j’avais évolué. Je ne prenais pas ça pour une malédiction. Non, j’adorais qui j’étais à présent. Ce qui me pesait était le silence, n’être qu’avec moi-même tout le temps.

J’étais enfin rendu à l’endroit où je voulais être; les falaises. Je faillis bien malgré moi tomber dans l’eau, mais je me retins au dernier moment. J’aurais survécu, il en était certain, mais je ne voulais pas être obligé de me sécher et par cette nuit particulièrement fraîche, ce ne serait pas aussi rapide que d’habitude. Du haut de la falaise, je voyais l’eau se fracasser contre les rochers. Je sentais mon âme faire la même, être déchirée entre deux mondes qui étaient beaucoup trop différents l’un de l’autre.

Je ne savais plus quoi faire. Je ne pourrais jamais être une lycane à temps plein. Je détestais être sous forme humaine le jour. Tout ce que je pensais était de me retrouver encore la nuit.

Tout en soupirant, je redevins humaine. J’allai chercher des vêtements dans un sac caché dans les buissons. Ce n’était pas la première fois que je venais ici.

Soudain, en arrière de moi, je sentis une présence. Peu importe ce que c’était, elle ne faisait aucun bruit. Je ne tressaillis pas. Peut-être que si je ne faisais rien, elle s’en irait tout simplement. En tout cas, une chose était certaine, j’étais sur le qui-vive prête à me retransformer à chaque seconde.

Tandis que je réfléchissais à la manière de réagir, je sentis que la présence s’avançait vers moi. Je fis volte face pour voir ce que c’était. J’étais bien sur méfiante, mais je ne sentais pas de menaces directes provenant de la créature. Lorsque je me retournai, je vis une jeune femme blonde qui semblait ne pas aimer être là. Quelque chose me disait qu’elle n’avait rien d’une humaine. Elle sentait la mort à plein nez. C’était bien sur une vampire dans toute sa splendeur. Je n’en avais jamais vraiment croisé auparavant et je ne savais pas du tout comment réagir face à elle.

Je n’avais, bien sur, aucune conscience de la rivalité qu’il y avait toujours eu entre les lycans et les vampires. Je ne leur voulais aucun mal, mais je ne savais pas si pour elle c’était la même chose.

Jenna : « Gentil chien okay ? »

Donc, je pouvais en déduire qu’elle savait ce que j’étais, seulement à l’odeur. Eh bien, je n’étais pas la seule créature à avoir des sens super développés. Étrangement, elle semblait ne pas vouloir se frotter à moi. Pourtant, les vampires étaient très puissants.

* Bizarre, ne pus-je m’empêcher de penser.

Je la regardai sans rien dire pour voir ce qu’elle allait dire ou faire. J’étais très méfiante et je guettais le moindre de ses faits et gestes. Il serait stupide de lui sauter dessus. Je ne recherchais pas la violence. Il était certain, cependant, que si elle attaquait, je n’hésiterais pas à me défendre.

Jenna : « Je t’ai senti à des kilomètres. »

- Je sens si fort que ça? Dis-je avec un petit sourire.

Mon corps venait de s’animer. Je finis de ranger mes vêtements dans mon sac. Je n’avais pas peur d’elle et de ce qu’elle représentait. Aucune de nous deux ne semblait vouloir se battre et c’était mieux ainsi.

Mon regard se perdit alors dans le ciel étoilé et quelques secondes plus tard, je revins à la réalité.

- Pourquoi m’as-tu suivie? Lui demandais-je, avant d’aller m’assoir sur une grosse pierre.

Je l’observai. Elle semblait tellement humaine, si on oubliait bien sur son odeur de mort. C’était sans nul doute ce qui faisait d’eux des prédateurs redoutables. On leur faisait facilement confiance.

Ce n’était pas que Jenna avait peur de Kayliah, enfin un petit peu. C’est qu’elle connaissait l’histoire, cette guerre entre les vampires et les lycans qui n’avait jamais trouvé de fin. Mais Kayliah en face d’elle, devait être une nouvelle louve. Elle n’avait pas cherché à attaquer Jenna, était-elle pacifiste ? De toute manière, Jenna n’était pas là pour se battre, ces derniers temps, il y avait beaucoup plus important que la guerre entre les vampires et les lycans, depuis que les contaminés avaient gagné de plus en plus de terrain, la guerre vampires/lycans commençaient à s’essouffler. Enfin cela ne voulait pas dire qu’ils allaient s’allier pour combattre ces personnes assoiffés de sang. Le temps où Jenna faisait face à Kayliah, cette dernière se fichait de sa présence, rangeant tranquillement ses affaires, sans se préoccuper de Jenna. Tout cela prouvait quand même que les temps avaient changé depuis l’arrivée de ce virus. Depuis quand Jenna ne faisait plus peur à personne ? Avec l’attitude de cette louve, l’égo de Jenna en avait prit un coup. Mais ce n’était pas le problème, pour le moment, c’était clair, Jenna n’avait pas l’intention de se battre, elle ne voulait pas se faire mordre, et puis qui sait l’impact qu’aurait cette morsure ?

Kayliah :: Je sens si fort que ça?

L’odeur des lycans était étrange, et Jenna l’avait tellement senti auparavant, qu’elle pouvait les sentir à des kilomètres. Mais jamais elle ne savait sur qui elle allait tomber, et il faut le dire, Jenna n’était pas du genre super courageuse face à plus fort qu’elle. Devant un lycan noble, Jenna ne faisait pas remarquer, sauf vraiment pour montrer qui elle était, et souvent elle partait aussi vite qu’elle était arrivée. En même temps, auparavant, Jenna n’était pas souvent seule, toujours accompagné de son binôme, Lyssandra. Leur duo avait fait de nombreux ravages, mais il fallait l’avouer, seule, Jenna ne faisait le poids devant personne. A part les humains bien entendu. Mais du genre impulsive, Jenna n’aimait pas qu’on la sous estime, surtout venant d’une autre espèce.

Kayliah :: Pourquoi m’as-tu suivie?

Jenna suivre un lycan ? Ce n’était pas vraiment sa passion, elle avait d’autres chats à fouetter, comme par exemple, sauver sa vie, qui était déjà plus important. Avec les nombreux problèmes que cette dernière s’était crée depuis son retour à Raccoon City, elle essayait de marcher sur la pointe des pieds, pour éviter de se faire remarquer par qui que ce soit. Et ce n’était pas dans ses projets de se mettre un lycan à dos. L’avantage, c’est que Kayliah, n’était pas du genre à la provoquer, pour terminer en bagarre. A la question de Kayliah, Jenna laissa échapper un petit rire.

« Tu crois que je te suivais ? J’ai d’autres choses à faire que de suivre votre misérable espèce. Et encore toi, tu n’es qu’une novice ! »

Jenna s’était très vite rendue compte que Kayliah n’était pas un lycan noble, elle avait dû être transformée par l’un d’entre eux. Il ne fallait pas que cette louve se sente importante aux yeux de Jenna car elle l’était loin de l’être. Jenna savait être blessante quand elle voulait, c’était pour montrer sa force de caractère, mais cela dépendait à qui elle faisait face, elle savait se mettre en avant, tout comme elle savait s’écraser face à plus fort qu’elle. Toujours un sourire aux lèvres, Jenna se mit à chuchoter.

« Mais pour tout te dire, en fait, je me cache. »

Et c’était le cas, Jenna essayait d’échapper à tout le monde, elle avait voulu prendre du temps pour réfléchir à tout ce qui c’était passé depuis qu’elle était revenue. Mais jamais elle n’avait réussit à être tranquille. Voilà qu’à présent, elle discutait avec un lycan.

J’étais sur ma pierre toujours assise à l’observer. Je me demandais quand est-ce qu’elle allait bouger, me dire ce qu’elle faisait là dans la forêt. Je n’étais pas particulièrement pressée, mais il fallait quand même qu’elle le fasse avant le lever du soleil, car je ne pourrais plus me défendre contre elle si jamais elle allait m’attaquer. J’eus un petit sourire en pensant à cela. Elle était une vampire donc nécessairement, lorsque ce serait le jour, un tas de poussière serait à sa place. Je n’avais peut-être pas besoin de m’en faire autant. Bien sur, je n’avais aucune idée à ce moment-là que la vampirette avait une bague l’empêchant justement de partir en fumée le matin venu. Je n’aurais peut-être pas agi de la même façon.

Nous semblons nous toiser, pensant chacune de notre côté à l’autre comme dans un combat silencieux. Je ne savais pas quoi faire ni quoi dire. Je n’avais rien contre les vampires. Ils ne m’avaient fait encore aucun mal. Je trouvais ridicule qu’on soit obligé de se battre comme dans les films. Nous étions des créatures intelligentes et passablement semblables sur certains points de vue. Je ne voyais pas pourquoi nous avions besoin de faire ça. Chandler m’avait expliqué pourquoi il en était ainsi. Une vieille guerre ancestrale entre deux frères qui n’avaient pas su s’entraider. C’était des enfantillages cette histoire; une colère d’enfant. Bien sur, je n’étais pas là pour faire comprendre à cette morte-vivante blonde mon point de vue. Je ne voulais pas la vexer. Ce n’était pas mon intention dès le départ.

Lorsque je lui demandai si elle m’avait suivi, elle eut un petit rire. Je n’en voyais pas la raison.

Jenna : « Tu crois que je te suivais ? J’ai d’autres choses à faire que de suivre votre misérable espèce. Et encore toi, tu n’es qu’une novice ! »

Elle en avait des idées elle! J’étais vexée. Pourquoi être si méchante? Nous, au moins, nous étions vivants.

- Mais, alors pourquoi es-tu là ici devant moi? Dis-je en la toisant du regard.

Si elle ne me suivait pas, que faisait-elle là, devant moi? Que faisait-elle dans les bois? Peut-être allais-je bientôt le découvrir?

Jenna : « Mais pour tout te dire, en fait, je me cache. »

Après m’avoir attaqué ainsi verbalement, j’étais très surprise de l’entendre me dire ce qu’elle faisait vraiment ici dans la forêt. Mais de quoi pouvait avoir peur une vampire comme elle? Je ne comprenais pas, puisqu’elle semblait avoir une telle force de caractère… C’était illogique dans ma tête. Les vampires étaient forts et surtout, très puissants.

- Et je peux savoir, tu te caches de qui comme ça?

Elle n’allait certainement pas me répondre. Elle n’avait sûrement que faire de discuter avec moi; une perte de temps à la limite.

Je soupirai et me mis à l’aise sur ma roche tout en l’observant. Les vampires étaient définitivement des créatures complexes…

Jenna n’arrivait pas à croire qu’elle était là à parler avec un lycan, qui à tout moment pouvait lui sauter dessus. Mais Jenna était loin d’être menaçante, en fait, elle n’était pas là pour se battre, au contraire, elle était juste là pour se cacher. Mais à sa grande surprise, elle se retrouvait là, tranquillement avec Kayliah. Bon elle était loin de vouloir se lier d’amitié avec elle, car ça serait bien trop dangereux pour elle. Pourtant, elle avait comme envie de se confier à elle, cette louve était loin de vouloir se battre avec Jenna, et au moins c’était une personne totalement étrangère, qui était loin de la juger, vu qu’elle ne la connaissait pas. Jenna finit donc par ranger sa méchanceté, personne n’allait l’agresser, loin de là. Elle était en sécurité dans cet endroit, et puis même si quelque chose devait se passer, Jenna aurait juste à fuir le plus vite possible. Cherchant autour d’elle, admirant les alentours, Jenna trouva finalement un tronc d’arbre, et elle finit par s’y asseoir. Tout se mélangeait dans sa tête, tout ce qui s’était passé, elle finit donc par soupire, mais quand Kayliah lui demanda ce qu’elle faisait là, Jenna releva la tête, regardant la jeune femme.

« La vie est compliquée ! Même trop compliquée … Comment des êtres comme moi, les vampires, on peut ressentir des sentiments humains … Tels que l’amour, la haine … Et tout le reste ! »

Jenna mit sa tête entre ses mains, elle avait totalement baissé sa garde envers la louve. En même temps si Kayliah avait voulu l’attaquer elle aurait déjà fait. Mais vu qu’elle avait reprit forme humaine, elle était loin de faire le poids envers Jenna. Les vampires avaient cet avantage, d’être sans arrêt forts. Elle releva la tête, vers la jeune femme, qui avait l’air de l’écouter. C’était d’ailleurs bizarre.

« Si je me cache, c’est parce que j’évite des personnes ! Et j’évite aussi ses sentiments que je peux ressentir ! Et aussi bizarre que ça puisse paraître, oui les vampires ont des sentiments, à mon grand désespoir. Avant je n’étais pas comme ça, j’étais un vampire assez redouté avec ma meilleure amie, on formait un duo terrible. Et maintenant j’ai l’impression de me sentir comme une humaine ! »

Et cette phrase lui donna la nausée. Se comparer à un humain c’était trop, elle était réellement dépasser par les événements. Il fallait qu’elle oublie tout ça. Elle se mit donc à passer à penser à autre chose, tout en observant Kayliah, au cas où.

« Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »

Jenna était coincée là pendant un petit bout de temps, alors autant le faire passer. Et puis Kayliah avait l’air gentille, Jenna ne voulait pas se montrer agressive, ou montrer qu’elle était plus forte qu’eux. Et puis ça lui arrivait à Jenna de temps en temps d’être gentille.

J’étais toujours assise sur ma grosse roche à regarder la vampire commencer enfin à se détendre. Je ne voulais lui faire aucun mal et elle semblait l’avoir compris. J’en étais heureuse parce que je détestais les situations tendues. Je risquais de perdre patience et je bouillais ainsi de colère. Ça ne donnait pas toujours les meilleurs résultats et je n’étais pas fière de moi à ces moments-là.

Néanmoins, je ne baissai pas totalement la garde, parce que les vampires pouvaient être sournois. Moi, je ne lui voulais aucun mal, mais rien ne me disait que c’était la même chose pour elle. Cependant, je ne la trouvais pas antipathique, mais de là, à faire d’elle mon amie, non.

Je la regardai s’assoir sur un tronc d’arbre, après qu’elle ait observé les alentours.

Jenna : « La vie est compliquée ! Même trop compliquée … Comment des êtres comme moi, les vampires, on peut ressentir des sentiments humains … Tels que l’amour, la haine … Et tout le reste ! »

La vampire mis alors sa tête entre ses mains. Elle avait l’air si perdu et je n’y comprenais rien. Cette race ne devait pas montrer aucune émotion? Cependant, ce qu’elle avait à dire m’intéressait vraiment. Je l’écoutais attentivement, même si la situation semblait étrange pour elle. Pour moi, elle ne l’était pas. Je n’avais rien contre les vampires. Ils ne m’avaient rien fait.

- Peut-être à force de vivre aussi longtemps, vous avez appris à agir comme nous les humains? Enfin, moi, je ne le suis plus, mais les autres, en tout cas.

C’était étrange de ne plus devoir se considérer comme tel. Ça ne faisait que trois ans que j’étais lycane. Pour moi, j’étais encore un être humain, mais en même temps, ce n’était plus le cas… Étrange.

Jenna : « Si je me cache, c’est parce que j’évite des personnes ! Et j’évite aussi ses sentiments que je peux ressentir ! Et aussi bizarre que ça puisse paraître, oui les vampires ont des sentiments, à mon grand désespoir. Avant je n’étais pas comme ça, j’étais un vampire assez redouté avec ma meilleure amie, on formait un duo terrible. Et maintenant j’ai l’impression de me sentir comme une humaine ! »

- Tu sais, vous, les vampires et nous, les lycans, ne sommes pas si différents des êtres humains que cela… Les êtres humains sont cruels, nous aussi. Nous avons la capacité d’aimer, eux aussi. En quoi, vraiment, sommes-nous si différents? À part nos pouvoirs, bien sur…


Ce qu’elle venait de dire semblait toutefois la dégouter. Les vampires étaient des créatures si fières…

Jenna : « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? »

Devais-je me confier à elle? Je me sentais assez à l’aise pour cela. C’était bien étrange comme situation.

- En fait, moi aussi, j’ai mes problèmes. Je ne suis lycane que depuis trop peu de temps. J’ai fait du mal à ceux que j’aimais, alors j’ai fui…. Mais pourquoi, est-ce que je te parle de cela? Euh… bon.. au fait, comment tu t’appelles? Moi, c’est Kayliah…. Dis-je en lui souriant à moitié.

Jenna n’arrivait pas à croire qu’elle faisait la conversation à une lycane, à vrai dire, elle avait toujours évité cette race. Il faut dire, qu’en général, si un lycan croisait un vampire, ça finissait toujours assez mal. Même si Jenna restait un minimum sur ses gardes, cette jeune lycane ne devait pas être au courant de la guerre qui régnait entre les deux espèces. A moins qu’elle ne veuille pas y participer. Jenna n’avait pas choisit de participer à cette guerre, c’était simplement qu’elle n’avait pas eu le choix si elle voulait rester en vie. D’ailleurs si elle avait quitté la Cour, au tout début de sa jeunesse c’était pour une raison. Jenna n’était pas là pour se faire une amie, non, simplement ça faisait du bien de parler à quelqu’un qui n’était pas là pour vous jugez.

Peut-être à force de vivre aussi longtemps, vous avez appris à agir comme nous les humains? Enfin, moi, je ne le suis plus, mais les autres, en tout cas.

Cette phrase mit en rogne la vampirette, comment pouvait-elle dire ça ? Les vampires ne devaient pas ressentir d’émotions, c’était mal. En ressentant des émotions, des sentiments, ils étaient comme vulnérables, et c’était généralement ce qui conduisait à leur perte.

« C’est impossible ! Je ne suis plus humaine depuis plus de quatre millénaires. Ressentir ses sentiments humains, c’est dégoûtant, et en plus de ça, on est beaucoup plus facile à chasser ! »

Au final, peut-être que Jenna aurait voulu connaître l’humanité. Elle était née d’une union de deux vampires nobles, donc elle était née vampire dès le début. Normalement elle n’aurait pas du connaître ses sentiments, elle était habituée à ne pas les ressentir. Mais d’avoir vécu seule pendant de nombreuses années, Jenna n’avait pas eu autre le choix que parfois, se faire des amis humains. Même si en y repensant elle regrettait. Enfin, les vampires avaient aussi besoin d’une vie sociale.

Tu sais, vous, les vampires et nous, les lycans, ne sommes pas si différents des êtres humains que cela… Les êtres humains sont cruels, nous aussi. Nous avons la capacité d’aimer, eux aussi. En quoi, vraiment, sommes-nous si différents? À part nos pouvoirs, bien sur…

« On est complètement différents qu’eux. Ils ne sont rien à côté de nous. Leurs vies se résument, à se lever le matin, aller travailler, tromper sa femme ou son mari, et rentrer le soir comme ci de rien n’était. Ca me dépasse ! »

Jenna avait apprit à ne pas aimer la race humaine, et plutôt à la détruire. C’est d’ailleurs avec brillance qu’elle avait de temps en temps accomplit sa tâche. Mais maintenant que ce virus était lâché dans l’air, Jenna essayait plutôt de sauver ses petites fesses. A présent, Kayliah, se confia à Jenna, ce qui surprit la blondinette. Jamais elle n’aurait pensé qu’un lycan, lui fasse assez confiance pour se confier. Mais apparemment tout le monde était différent.

En fait, moi aussi, j’ai mes problèmes. Je ne suis lycane que depuis trop peu de temps. J’ai fait du mal à ceux que j’aimais, alors j’ai fui…. Mais pourquoi, est-ce que je te parle de cela? Euh… bon.. au fait, comment tu t’appelles? Moi, c’est Kayliah…

« Crois-moi en quatre mille ans, j’en ai supprimé des vies. Mais c’est notre nature après tout. Je m’appelle Jenna … Et cette conversation, restera entre toi et moi, personne ne doit savoir que j’ai parlé avec un lycan ! »

Spoiler:

Une chose était certaine, je n’aurais jamais du la comparer aux humains. Les vampires étaient si fiers de se considérer comme des êtres sans émotions, froids et distants. Cette comparaison semblait fortement l’avoir énervé, je le sentais, mais je ne pouvais rien y faire. Je pensais ainsi et rien ne modifierait mon opinion. J’avais la conviction et j’étais certaine à 100% qu’ils pouvaient ressentir des émotions. On ne peut pas rester froid et distant toute une vie et encore moins, si une vie est synonyme d’éternité. Ça me dépassait. On ne peut pas être heureux à agir de la sorte! Ça n’avait pas de bon sens! Ils devaient ressentir de l’amour, puisqu’ils étaient si soudés les uns aux autres dans leur communauté! Voyons donc!

Je me levai de ma roche et fit les cent pas devant. Ça faisait trop longtemps que j’étais là à ne rien faire. J’étais bouillante d’énergie et j’avais besoin de la dépenser.

Jenna : « C’est impossible ! Je ne suis plus humaine depuis plus de quatre siècles. Ressentir ses sentiments humains, c’est dégoûtant, et en plus de ça, on est beaucoup plus facile à chasser ! »

Cette vampire était aussi vieille que cela? Je fais pitié avec mes 28 années d’existence sur cette terre! Mais quand même, vivre pour l’éternité, cela doit être long. Si je réussissais à survivre, c’était ce qui m’attendait! Si seulement celui qui m’avait créé était resté à mes côtés pour me guider! Je ne me sentirais pas aussi seule!

Jenna : « On est complètement différents qu’eux. Ils ne sont rien à côté de nous. Leurs vies se résument, à se lever le matin, aller travailler, tromper sa femme ou son mari, et rentrer le soir comme ci de rien n’était. Ca me dépasse ! »

Je souris à cette réplique. C’était ce qu’elle pensait des humains? Vraiment? Qu’est-ce qu’elle faisait de si différent? Bien sur, elle ne travaillait sûrement pas, mais elle chassait sûrement son diner ce qui revenait au même! Ils avaient sensiblement la même vie en fait. Cependant, je m’abstins de tout commentaire. Je l’avais assez offensé comme cela!

Jenna : « Crois-moi en quatre mille ans, j’en ai supprimé des vies. Mais c’est notre nature après tout. Je m’appelle Jenna … Et cette conversation, restera entre toi et moi, personne ne doit savoir que j’ai parlé avec un lycan ! »

Oui, mais c’était d’une tristesse. Tuer autant d’innocents pour rien! Je me rassis sur ma roche, un regard triste affiché dans le visage.

- Bon et bien, Jenna, tu as ma parole! Dis-je en faisant un tout petit sourire qui effaçait mon air assombri.

Mais à ce moment-là s’installa un silence. Je regardai tout autour de moi. Il n’y avait rien de véritablement intéressant, alors je reposai mon regard sur Jenna.

- Mais, au fait, qu’as-tu fait de si grave mis à part des sentiments humains que tu ressens pour être rejetée des tiens?

Jenna s’était toujours refusée de ressentir une quelconque émotions humaine. Elle avait été éduquée de la sorte, les humains étaient inférieur, et ça, Jenna l’avait bien retenue. Mais à présent, tout se compliqua t dans sa tête, elle ne savait plus où elle en était, elle se sentait perdue. Et le fait de se réfugier dans la forêt, lui faisait du bien, et surtout de parler à quelqu’un qui jamais ne la jugerait. Néanmoins jamais un lycan ne pourrait comprendre son point de vue, et surtout une novice. Les vampires étaient des êtres très complexes, et on ne pouvait sans doute pas les comprendre si on était pas l’un d’entre eux. D’ailleurs, ce qui fit comprendre à Jenna, que Kayliah ne la comprennait pas, c’est le fait qu’elle se lève, et qu’elle fasse les cent pas. Cette jeune femme ne devait pas comprendre pourquoi les vampires voulaient se sentir si puissant par rapport au reste du monde. Et puis, Kayliah finit par lui demander, la raison pour laquelle elle était si rejetée.

« Je ne suis pas rejetée des miens, c’est juste que voilà, je suis tombée amoureuse de l’ex petit ami de ma meilleure amie. Le petit ami qu’elle a essayé de faire tuer d’ailleurs. Je voulais tellement savoir ce que c’était l’amour, voir pourquoi les humains faisaient tout en étant amoureux. Et maintenant je comprends pourquoi ! »

Jenna baissa la tête, il fallait qu’elle vide son sac, qu’elle arrive à oublier toute cette histoire, non pas qu’elle passe à autre chose, mais qu’elle puisse vivre ce qu’elle avait à vivre sans se soucier de ce qu’on pourrait penser d’elle. Mais pourtant, elle ne pouvait pas s’en empêcher, ça la rongeait de l’intérieur. Des sentiments humains s’étaient emparés d’elle, elle ne pouvait certainement pas dire le contraire, le regard des autres semblait prendre une importance assez démesurée. Kayliah reprit place sur sa roche, Jenna leva son regard vers elle les bras croisés.

« Tout était encore plus simple avant, quand j’étais seule. Mais depuis mon retour à Raccoon City, des tas d’évènements s’enchaînent. Et puis cette guerre vampire/lycans, ne cesse de m’achever. Pourtant j’aimerai tellement me concentrer uniquement sur cette guerre, mais ces fichus de sentiments m’empêche d’y voir clair… »

Jenna ne trouverait jamais de fin à son histoire, elle ne pourrait jamais se sentir mieux, elle devait affronter tout ce qu’il lui tombait dessus, et assumer ce qu’elle pouvait ressentir. Que ce soit des sentiments humains, tant pis, après tout elle vivait dans une ville peuplé d’humains, il était difficile de ne pas devenir comme eux, un jour ou l’autre. Jenna finit par passer sa main dans ses cheveux, il fallait qu’elle arrête de raconter sa vie, et surtout avouer à son adversaire ses faiblesses. Même si Kayliah était loin d’être une ennemie, Jenna avait cette impression.

« Mais toi, qu’est ce que tu fais au beau milieu de nulle part ? »

Jenna : « Je ne suis pas rejetée des miens, c’est juste que voilà, je suis tombée amoureuse de l’ex petit ami de ma meilleure amie. Le petit ami qu’elle a essayé de faire tuer d’ailleurs. Je voulais tellement savoir ce que c’était l’amour, voir pourquoi les humains faisaient tout en étant amoureux. Et maintenant je comprends pourquoi ! »

- Ah oui, j’avoue que ça pose problème tout cela! Trahir sa meilleure amie est la pire des choses à faire.

Je parlais, mais moi je n’en avais pas de meilleur ami, gars comme fille. Je les avais tous laissé tomber lorsque j’avais réalisé que je n’étais plus quelqu’un de normal. Je les avais un peu trahi moi aussi en ne leur disant pas la vérité. Cependant, je n’étais pas pour les mettre tous en danger non plus. Ça aurait été encore plus hypocrite de ma part. Je les avais simplement abandonnés sans leur donner aucune nouvelle de moi, jamais. Je ne voulais pas non plus savoir ce qu’il advenait d’eux. Mon cœur se briserait en mille miettes, parce que je me sentais si seule. Mais je ne voulais pas affronter leurs regards pesants me demandant où j’étais passée durant les trois dernières années.

- Je sens que tu vas réussir à t'en sortir, dis-je, me voulant encourageante.

La jeune vampire, qui ne devait pas vraiment l’être, baissa la tête. Elle agissait parfaitement comme une humaine à devoir affronter des sentiments auxquels elle n’était certainement pas habitué. Après quelques minutes, elle releva son regard vers moi et croisa les bras

Jenna : « Tout était encore plus simple avant, quand j’étais seule. Mais depuis mon retour à Raccoon City, des tas d’évènements s’enchaînent. Et puis cette guerre vampire/lycans, ne cesse de m’achever. Pourtant j’aimerai tellement me concentrer uniquement sur cette guerre, mais ces fichus de sentiments m’empêche d’y voir clair… »

Je soupirai, ne comprenant toujours pas les lycans et les vampires étaient si furieux les uns contre les autres. Ça me dépassait totalement!

- Mais pourquoi les vampires nous détestent-ils tant? Moi, je n’y comprends rien du tout! Dis-je tout en réfléchissant. Moi, personnellement, je ne t’ai rien fait, alors pourquoi vouloir punir ceux qui n’ont rien fait?


Jenna : « Mais toi, qu’est ce que tu fais au beau milieu de nulle part ? »

- Je voulais simplement cherché qui j’étais vraiment en fait. Je ne suis plus moi-même depuis que je suis une lycane. Je voudrais retrouver mon ancienne vie, mais en même temps, je voudrais vraiment être lycane. J’aime me sentir libre sous ma forme de louve. Je me sens si bien, dis-je avec un petit sourire.

Je ne savais plus quoi penser de moi-même. C’était difficile de vivre en pensant que les autres que tu avais connus t’avaient peut-être déjà oublié.