« Il n'y a pas d'ailleurs » Ft; Damon

Invité

CARMEN
DAMON

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Encore une nuit d'errance. De but sans importance. Seulement... le vide. Encore. Toujours. Celui qui prend les songes, comme un courant d'air prendrait le corps. Un néant béant. Et pourtant je m'obstine. A vouloir des réponses. A chercher dans le ciel, cette porte entrouverte. Celle qui pourrait enfin me rendre vivante. Ou du moins... m'en prêter le costume? Quitte à mentir. Aux autres. A moi-même. Que le visible soit convaincant... Le mensonge, il ne me reste que ça. Aujourd'hui... il reste mon seul choix...

Allongée dans l'herbe, je contemple le ciel. J'imagine le visage de mon père a travers les étoiles. Celui de ma soeur... Même si le souvenir n'a qu'un goût d'amertume. Cette nuit, sa présence me manque. Et ses rires. La beauté de son sourire... Est-elle vivante? Il y a t-il encore une chance?... pour retrouver la chaleur de ses étreintes. Son amour... Pourtant il ne faut pas vivre dans le passé. N'est-ce pas? Il ne faut plus lui tendre les bras. Même s'il reste la sécurité. Le bonheur des jours passés. Alors je ferme les paupières. Espérant ainsi balayer toutes images. Que tout ne redevienne que mirage. Je souris comme une enfant, lorsqu'un duvet effleure mon nez doucement. Un chaton. Je laisse mon index approcher l'une de ses oreilles. Me revoilà fillette. Insouciante, dans cet univers constitué de noir. Son hésitation et sa curiosité amusent ma soudaine innocence. Seulement, je ne le suis pas. Innocente. Je ne le suis plus, du moins. Le sang encore au fond de ma gorge en témoigne. Et je soupire. Chassant sans même le désirer ce petit être sans défense. Lasse, je le suis des yeux, tandis que son attention se porte déjà sur un insecte. Pourquoi ne sommes-nous pas de cette façon? Pourquoi notre cerveau ne gère t-il pas les émotions de la sorte? Occultant ce qui peine, pour s'arrêter sur toute autre chose? Un soupire m'échappe. Et je glisse une cigarette entre mes lèvres. Encore. Le tabac ne peut plus m'emporter aujourd'hui. Alors qu'importe si les paquets défilent. Rien, ni personne n'est en mesure d'abréger ma terne existence. Malheureusement?... Malheureusement...

Finalement, je n'ai pu résister. Elle était là depuis le départ. A crier mon prénom. A hurler à la mort. Et je n'ai pu refuser ses avances. Ma reine Tequila a joué de ses charmes. A joué de ses vagues. Ainsi, me voilà ivre de ses courbes. Adossée contre le vieux portail délabré de l'écurie, je termine les quelques gouttes restantes de ce breuvage. Puis, d'un geste maladroit, jette dans les hautes herbes le cadavre de verre. Heureusement, j'en ai une seconde dans mon sac. Mon sac qui est... qui est où d'ailleurs? Vacillante, je parcours de mes yeux vitreux les alentours. Rien. Pfoua! Ce n'est pas grave! J'irai m'en acheter une. Après tout. Quitte à vivre éternellement sur cette fichue planète. Autant en profiter, non!? Euh... mais comment rentrer sans mes clés. Mes clés qui se trouvent justement dans... Je souffle sur une mèche blonde. Et tente de retrouver ce vilain petit cachottier. « Je n'ai pas envie de jouer à cache-cache!... » Oui, peut être qu'il me répondra si je m'adresse à lui?... Non?... On ne sait jamais! Cependant, mes recherches s'abrègent à l'instant où mes pieds se prennent dans une pierre. Je n'ai pas le temps de me rattraper. Mon corps s'effondre au sol lourdement...

J'ignore combien de temps s'est écoulé depuis ma chute. Quelques minutes. Quelques heures? Mais lorsque je rouvre les paupières, le paysage s'enroule autour de lui même. Telle une spirale. Je grimace. Le corps endoloris. « Fais chier!... » Et là bas, à quelques petits mètres, mon sac. Cette fois, je peste. Contre moi-même. Pourquoi boire? Pourquoi cet alcool? Hein? Pour oublier? Se sentir vivante? Ri-di-cule-! Je me redresse. Un peu fébrile. Un peu... débile, aussi? Je n'ai pas le courage de récupérer mon bien. Je me réfugie à l'intérieur des écuries. L'odeur âcre de l'humidité s'accroche à mes sinus. Je frise le nez. Il n'y a personne ici. Depuis très longtemps sans doute. Mais j'aime le calme. La sérénité de cet endroit sûrement chargé d'histoire. Je m'allonge sur le foin. Prend possession des lieux. De... mes lieux? Cependant, un bruit. Aussi léger que la démarche d'un chat, interpelle mon attention un tantinet flou. « Il... Il y a quelqu'un? »

Une nuit comme tant d'autres, rien de bien spécial si ce n'est que le soleil venait de se coucher sur la belle ville de Raccoon City et que le vampire errait comme une âme en peine dans les rues de la ville sans savoir ou aller ni quoi faire. Ces derniers temps la mort avait une saveur bien différente que d'habitude et il fallait bien avouer que le vampire avait un tas de choses en tête qui l'empêchaient bien souvent de pouvoir savourer un meurtre comme il aimait le faire alors bon… Il préférait s'abstenir plutôt que de se gâcher le plaisir! C'était donc les mains dans les poches et les yeux dans le vide que le vampire marchait sans destination. Il croisait des gens mais sans les regarder. D'ailleurs personne ne prêtait attention à lui hormis quelques jolies filles qui se tournaient de temps en temps pour essayer de revoir le temps d'une seconde le visage magnifique du prince vampire. En général, il aimait bien observer la lune et les étoiles mais ce soir il n'en avait strictement rien à faire. Il se rendait de plus en plus compte à quel point sa vie était merdique. Des tas de questions se bousculaient dans sa cervelle et il commençait à en avoir sérieusement marre. Sa conquête du trône des vampires en était toujours au point mort car il devait attendre que ces maudits sorciers daignent s'occuper de Lestat Salvatore, son propre père. Sa vengeance contre Lyssandra ne se ferait jamais d'une part car il ressentait toujours des sentiments forts pour elle et qu'en plus il sortait avec sa meilleure amie. Et ses recherches concernant Umbrella et les conneries qu'ils faisaient dans cette ville ainsi que toutes les bizarreries dans lesquelles la multinationale était mêlé n'avançaient pas du tout. Il ne savait rien en revenant en ville et il n'en savait pas plus aujourd'hui. Et pour couronner le tout, tant que son père était vivant, Damon était encore et toujours supposé être mort alors si quelqu'un le reconnaissait et allait le dénoncer à son père, il risquait d'être réellement mort avant d'avoir eut le temps de dire ouf. Enfin bref, essayez d'imaginer les Feux de l'Amour en version vampire et vous comprendrez comment sa vie est compliquée. Et rien que le fait de penser à tout cela le rendait encore plus furieux. Pour la première fois depuis bien longtemps, le prince ne maîtrisait rien et cela l'inquiétait. Il aimait toujours avoir un coup d'avance et faire en sorte que tout soit sous contrôle, en sorte de tout diriger. Alors non, il n'avait pas peur mais il n'était pas totalement confiant… Il n'avait pas toutes les cartes en main et cela le perturbait. Lorsqu'il releva les yeux il se rendit compte que les immeubles et les rues avaient disparues. Ses pieds étaient sur de la terre et il ne s'en était même pas rendu compte car trop plongé dans sa rêverie… Il se tourna et vit un panneau indiquant qu'il venait de sortir de Raccoon. Il avait prit la direction de la vieille ferme qui se trouvait en bordure de la ville… Il observa la bâtisse qui se trouvait légèrement plus loin puis il jeta un regard autour de lui avant de hausser les épaules et de continuer de marcher en direction de cet endroit. Là au moins il ne risquait pas d'être déranger par qui que ce soit, surtout à une heure aussi tardive. Les humains craignaient ce genre d'endroits. Damon avançait de manière furtive, on aurait bien put croire que le vampire flottait légèrement au-dessus du sol tel un esprit. Un bruit attira cependant son attention suivit d'une voix qui demandait s'il y avait quelqu'un… Damon fronça les sourcils en se demandant comment quelqu'un pouvait l'avoir entendu alors qu'il n'avait pas fait le moindre bruit et qu'il était un pro de la discrétion. Et pourquoi l'endroit le plus impopulaire de cette foutue ville était occupé par quelqu'un précisément le soir ou il décidait de s'y rendre? Dieu s'était donc bel et bien détourné de sa création. Si la ferme avait été déserte comme d'habitude, personne ne serait mort cette nuit… mais là malheureusement pour l'humain qui se trouvait ici, il allait connaître une mort atroce et souffrir sans la moindre raison de toute la frustration qui s'était accumulé dans l'esprit de Damon ces derniers jours. Il s'approcha donc tranquillement, se décidant d'accepter ce petit cadeau… Tuer quelqu'un allait peut-être le détendre. C'est là qu'il vit une jeune femme blonde allongée au sol à quelques centimètres d'un sac. Elle devait sans doute être tombée. Le vampire sentit aussi une forte odeur d'alcool, la jeune femme semblait complètement ivre et sonnée qui plus est. Damon eut une grimace. Il n'aimait pas le sang humain quand il était plein d'alcool, cela lui donnait un bien mauvais goût. Il s'approcha doucement de la jeune femme, bien décidé à ne pas la vider de son sang. Mais il lui arracherait peut-être le cœur… Il allait voir et aviser en fonction de ses envies.

Il y a moi… et vous…

Il vint vers la jeune femme et il l'aida à se relever sans le moindre effort. Une fois qu'elle fut à peu près droite, le vampire la regarda droit dans les yeux. Il ne la connaissait pas, cela ne semblait pas être ni un vampire, ni un lycan et encore moins un sorcier. Il était donc face à une humaine.

Damon… et vous êtes sure que ça va?

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